L’Italie et l’Irlande ont plus de raisons de quitter la zone euro que la Grèce, et cette démarche profiterait à leur économie, indique l’agence Bloomberg, citant une étude de Bank of America (BofA) Merrill Lynch fondée sur l’évaluation de l’efficacité économique et la théorie des jeux.
"Les investisseurs sous-estiment la possibilité de voir un ou plusieurs pays se retirer de l’union monétaire européenne. Notre analyse comporte une série de résultats inattendus susceptibles d’intéresser même ceux qui ne partagent pas nos conclusions", affirment les auteurs de l’étude.
Ils estiment que la troisième économie de la zone euro - l’Italie - gagnerait plus à opérer une sortie régulée de la zone que tous les autres membres de l’union monétaire.
Selon BofA Merrill Lynch, un retour à la lire permettrait à l’Italie d’améliorer ses indices économiques, de renforcer la compétitivité de sa production et d’optimiser sa balance des paiements.
Les experts ont évalué l’impact du retrait de la zone euro sur la croissance économique d’un pays, le rendement de ses obligations d’Etat, sa compétitivité et sa balance des paiements. Plus l’indice conventionnel obtenu est élevé, plus il serait difficile pour un pays de renoncer à la monnaie unique européenne. Et vice versa : moins cet indice est élevé, plus l’abandon de l’euro serait avantageux.
L’indice le plus élevé a été attribué à l’Allemagne : 8,5 points. Les experts estiment que ce pays est le moins intéressé à quitter la zone euro, car cette démarche risque de ralentir son développement économique et d’augmenter les dépenses de Berlin pour le service de sa dette publique.
Les indices les plus bas (3,5 points) caractérisent l’Italie et l’Irlande. L’indice de la Grèce est de 5,3 points. Il est à noter que l’Espagne figure en haut du classement, ce qui signifie que Madrid n’a, d’après les experts, aucun intérêt à quitter l’union monétaire.