Les miliciens chiites houthis qui ont pris le pouvoir sur une partie du Yémen ont rejeté les exigences émises dimanche soir par les Nations-Unies.
Cette résolution, initiée par le Royaume-Uni, appuyée par la Jordanie, adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité « exige que les Houthis, immédiatement et sans condition, participent de bonne foi aux négociations, qu’ils retirent leurs forces des institutions de l’État et cèdent le contrôle des institutions gouvernementales et de sécurité. ».
Il est également demandé aux Houthis de se retirer de la capitale Sanaa et d’autoriser la libre circulation de l’ancien président Abd Rabbo Mansour Hadi et de son Premier ministre, assignés à résidence et de fixer une date pour le déroulement d’un référendum constitutionnel et des élections.
La réponse des Houthis s’est faite via un communiqué de son Comité révolutionnaire :
« Le Conseil de sécurité de l’ONU doit respecter la volonté et la souveraineté du peuple yéménite et se montrer pertinent et objectif. Le Conseil de sécurité ne doit pas suivre les puissances régionales qui tentent inlassablement d’éliminer la volonté du peuple yéménite en violation flagrante des conventions internationales. »
Les combattants chiites houthis accusent les pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar) d’avoir fait pression sur l’ONU afin que cette dernière prenne des initiatives visant à les chasser du pouvoir.
Les Nations-Unies envisagent des sanctions contre les dirigeants de la rébellion houthis, bien que cette idée ne suscite pas l’adhésion de la Russie, qui estime que les miliciens chiites ne sont pas les seuls responsables de la crise actuelle. L’Iran, également est pointée du doigt, implicitement par l’ONU, pour son soutien aux combattants houthis.
Après leur entrée en septembre dans la capitale, les rebelles houthis ont fini par prendre l’initiative de chasser les instances dirigeants du pays en janvier puis de mettre en place leurs propres équipes en février. Des manifestations ont eu lieu pour protester contre ce changement à la tête du pays, les représentations diplomatiques occidentales ont quitté le pays.
Demain, ce sera au tour de la Ligue arabe de se réunir afin d’évoquer le dossier yémenite.
Profitant des troubles qui agitent le pays, des cellules terroristes, affiliées à Al-Qaïda, en profitent pour commettre diverses exactions, ainsi un officier haut gradé de la police, le colonel Mourad al-Amoudi, directeur adjoint du service des enquêtes pénales, à Moukalla, chef-lieu de la province du Hadramout, région favorable à l’agitation islamiste, et son garde du corps ont été abattus à la Kalachnikov par des hommes à moto.