Dominique Strauss-Kahn va porter plainte contre les auteurs du film Welcome to New York, où il est incarné par Gérard Depardieu. Anne Sinclair estime de son côté que les propos tenus contre sa famille sont « antisémites ». Qu’en est-il vraiment ? Bruno Roger-Petit, qui a vu le long-métrage de Ferrara, se lance dans un décryptage des scènes clés du film.
[...] L’avocat de DSK, Jean Veil, n’a pas mâché ses mots au micro de Jean-Pierre Elkabbach, ce lundi matin, sur Europe 1 :
« C’est un film antisémite et il faut bien voir que manifestement les acteurs et même le réalisateur ont déjà tenté de s’excuser (...) Je pense que ceux qui ont exprimé d’une part les dialogues, ceux qui les ont filmé et d’autre part ceux qui ont accepté de les produire et de les diffuser emportent une part d’antisémitisme et n’ont pas peur de le proclamer. »
[...] « Tu parles sans arrêt d’argent ! » lance Devereaux / DSK à son épouse, pour accuser ensuite implicitement la famille de cette dernière de quelque chose de mal : « Tout le monde sait pour tes parents et pour tout le reste. »
À ce moment du film, l’accusation est vague mais on la pressent accablante et grave, porteuse de biens des turpitudes... Elle revient dans la bouche de Devereaux / DSK quelques scènes plus tard, alors qu’il est en train de contempler une scène de Domicile conjugal de François Truffaut.
« Tu n’es jamais satisfaite, tu déformes la réalité pour l’adapter à tes ambitions, c’est un trait de famille. »
« Tout le monde sait ce que ta famille a fait... Tout Paris sait, tout le monde sait ce que ta famille a fait pendant la guerre... »
Et encore :
« Ton père, sa tombe était couverte de fleurs, mais ça n’empêchait pas la puanteur. »
Et de conclure :
« 1945... Une grande année...Je n’ai pas besoin de ton argent. »
Enfin, après l’annonce de l’abandon des charges, dans un ultime tête-à-tête, tandis que Deveraux / DSK se félicite de ce que la vérité l’ait emporté, Simone / Sinclair lui dit, montrant son carnet de chèques :
« Tu sais ce que c’est la vérité ? C’est ça. »
[...] Pour qui veut l’entendre, le message est clair : une dévote et amoureuse de l’État d’Israël (pas Israël, mais l’État d’Israël, notons la nuance) jouissant d’une fortune illimitée acquise par sa famille à la fin de la guerre de 39-45, avait pour projet d’installer à la tête de la France une marionnette infantile et manipulable qu’elle tenait par l’argent et comptait diriger le pays à travers lui.
Contrariée par l’affaire de New York, elle a finalement utilisé cette immense fortune, aux origines douteuses, pour sortir son mari du pire, alors même qu’il était bel et bien coupable d’un crime abominable.