Washington veut-il la guerre avec la Russie ? Si l’on revient sur les actions récentes des États-Unis concernant la crise ukrainienne, alors se pose clairement une question qui, il n’y a pas si longtemps encore, aurait semblé impensable. Le gouvernement Obama joue un jeu très dangereux de roulette russe.
Ces dernières 48 heures, le Pentagone a annoncé le déploiement d’unités de parachutistes américains en Pologne et dans les trois anciennes républiques baltes de l’Union soviétique, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, amenant de ce fait les soldats américains à la frontière même de la Russie. Un autre navire de guerre américain a été envoyé dans la mer Noire et davantage de forces américaines seront déployées en Ukraine cet été, dans le cadre d’un exercice portant le nom d’Opération Rapid Trident.
Ces manœuvres militaires de Washington se déroulent dans le contexte d’une crise aigüe au sein de l’Ukraine et, du fait des machinations de Washington et ses alliés fantoches, menacent de déclencher une guerre civile de grande envergure.
Moins d’une semaine après la signature d’une déclaration commune entre la Russie, les États-Unis et l’Union européenne à Genève promettant de mettre fin à toute violence en Ukraine et de désarmer les groupes illégaux, le régime fantoche des États-Unis à Kiev a donné l’ordre à son armée d’organiser une répression « antiterroriste » contre la population russophone du sud-est industriel du pays. À cette fin, il a envoyé non seulement des soldats, des tanks et des avions de guerre mais aussi des gros bras armés du groupe néo-fasciste Secteur droit.
Le gouvernement Poutine à Moscou, qui cherche désespérément à trouver un arrangement avec Washington, semble tout juste prendre conscience de la sinistre gravité de la situation.
[...] Il y a aussi des raisons internes qui poussent Washington à la guerre. Les contradictions sociales à l’intérieur des États-Unis ont atteint un degré d’intensité dangereux. Des masses de travailleurs continuent de faire les frais de la crise économique capitaliste, alors même que Wall Street récupère ses pertes de l’effondrement de 2008 et s’enrichit plus que jamais. De plus en plus, on montre du doigt les ultra-riches comme étant les responsables des inégalités sociales et de la pauvreté sans précédent qui règnent aux États-Unis.
Comme cela a si souvent été le cas par le passé, la guerre fournit un exutoire externe aux pressions sociales internes et au danger d’agitation sociale dans le pays. Dans le contexte d’une écrasante hostilité populaire à une intervention militaire, une chose est sûre : une guerre avec la Russie conduirait rapidement à la destruction de la Constitution, à l’abrogation des droits démocratiques, à l’interdiction de l’opposition politique et à une intensification massive des mesures d’État policier.
Le plus grand danger serait de sous-estimer la menace de guerre. Même si elle est évitée ou reportée pour le moment, les contradictions profondes du système impérialiste font de la catastrophe d’une Troisième Guerre mondiale nucléaire non pas juste un danger mais quelque chose d’inévitable.