Le 5 février, et conformément à ce qui était attendu, le gouvernement allemand a non seulement décidé de prolonger la participation des militaires de la Bundeswehr à la mission de formation de l’armée malienne lancée l’an passé par l’Union européenne (EUTM MALI) mais aussi d’augmenter effectifs de ces derniers, pour les porter de 180 à 250 personnels.
Peu après avoir pris ses fonctions de ministre de la Défense, Ursula von der Leyen (photo ci-dessus), avait indiqué que Berlin allait s’engager davantage en Afrique, notamment en envoyant des instructeurs supplémentaires au Mali et en engageant un Airbus médicalisé en Centrafrique, afin d’y soutenir l’opération française Sangaris.
"Alors que les crises se multiplient en Afrique, l’Allemagne ne peut pas détourner les yeux quand meurtres et viols sont quotidiens, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires", avait plaidé Mme von der Leyen. Toutefois, il n’est pas question pour Berlin de déployer des "troupes combattantes".
En renforçant son contingent au Mali, l’Allemagne entend ainsi permettre à la France de dégager davantage de moyens au profit des opérations en Centrafrique. Reste encore à obtenir l’aval du Bundestag et à convaincre une opinion publique rétive à toute intervention militaire à l’étranger.
A priori, la Brigade franco-allemande devrait être sollicitée pour ce renfort. Officiellement, rien n’est encore décidé. Mais selon les propos tenus en janvier dernier par son chef, le général Rudkiewicz, et rapportés par les Dernières Nouvelles d’Alsace, une centaine d’hommes appartenant à cette unité devraient s’envoler pour le Mali en mars prochain. "Cette décision a été validée avant l’annonce de la dissolution du 110e RI", avait précisé le général Ract-Madoux, le chef d’état-major de l’armée de Terre.
En attendant que tout cela se mette en place, Mme von der Leyen est arrivé au Mali, ce 6 février, pour y rencontrer le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ainsi que les militaires allemands – ils sont une centaine – actuellement affecté à l’EUTM Mali, basée à Koulikoro.
"Le principe doit être d’aider (le Mali) à s’aider lui-même car, à long-terme, cette jeune démocratie ne pourra être stable durablement que si elle en a les propres moyens", a-t-elle ainsi déclaré, après avoir "souligné que la nature de la contribution allemande à la mission européenne était clairement définie".
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