L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, candidat à l’élection présidentielle, a estimé dimanche qu’il était « temps de réfléchir à une action sur le terrain » en Syrie, envisageant « des frappes ciblées » contre le pouvoir de Bachar al-Assad.
« Il est temps d’agir de façon déterminée, avec la Ligue arabe, pour créer une formation d’intervention humanitaire », a dit M. de Villepin, invité du journal du soir de la chaîne de télévision publique France 3.
« Il ne suffit pas de le dire pour que cela se fasse, il faut un calendrier. Donnons quelques semaines à la communauté internationale pour agir, préparons une alternative, des frappes ciblées », a déclaré M. de Villepin.
Selon l’ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du président Jacques Chirac, « il est temps maintenant de réfléchir à une action sur le terrain, des frappes ciblées à la fois sur les institutions civiles et militaires syriennes ».
« Si la menace de la force n’intervient pas, le pouvoir syrien ne modifiera pas son cours », a-t-il estimé.
Les puissances occidentales ne déclarent pas envisager l’usage de la force militaire contre le pouvoir du président Assad, qui réprime durement le soulèvement contre lui qui a débuté en mars 2011. Des pays de la Ligue arabe ont évoqué la possibilité de l’envoi d’une « force arabe ».
L’idée d’une intervention armée, si elle était avancée au Conseil de sécurité de l’ONU, se heurterait à l’opposition de la Russie et de la Chine, hostiles aux ingérences dans les affaires intérieures de la Syrie.
Depuis le début de la révolte en Syrie, les violences ont fait plus de 7500 morts selon une estimation de l’ONU. La France a récemment annoncé la fermeture de son ambassade à Damas.
Lorsqu’il était chef de la diplomatie française, M. de Villepin s’était illustré en février 2003 par un discours prononcé devant l’ONU à New York, dans lequel il avait exposé le refus de la France de l’intervention militaire des États-Unis, alors imminente, contre l’Irak de Saddam Hussein.