Il fallait bien un titre provocateur, puisque le pervers narcissique, (le PN), c’est aujourd’hui un peu la figure d’Hitler – le mal absolu – dans les rapports hommes-femmes.
Le PN est affligé de tous les vices, la victime du PN, on dira la VPN (mais non, pas EniKma) étant parée de toutes les vertus. Rien que cette remarque montre que la polarisation extrême de la relation est une idiotie, la soumise s’alliant très bien et très naturellement avec le salaud, ou le dominateur.
Les femmes aiment globalement, tout en tremblant, passer par les mains expertes d’un PN (voir le succès de 50 Nuances de Gras, une expérience partagée par des millions de candidates mais en distanciel, les petites trouillardes), et une fois cette expérience de haute intensité, qui permet de mieux se connaître, se termine, elles deviennent des VPN, quasiment à vie.
C’est ensuite porté comme une médaille de souffrance et d’amour, devant toutes les autres femmes, vierges d’une telle expérience. La VPN est au-dessus du lot, car elle a connu le diable en personne, un mec en général plus fort, plus intelligent et plus drôle. C’est pour ça qu’elle l’accuse d’être fort, intelligent et drôle... en public, et dur avec elle en privé.
Mais cette dureté n’est qu’enseignement, pédagogie, instruction, don de soi ! La VPN, soumise par nature ou par désir, apprend énormément d’elle, de l’homme et de la relation pendant cette expérience unique, qui les vaut toutes. Notre copine Vivi le dit sans ambages, choquant tout le troupeau féministe, mêêê, mêêê :
« On ne reste pas avec un « pervers narcissique » parce qu’il alterne le chaud et le froid et qu’on est déstabilisée. On reste parce qu’il est plus brillant que tous les hommes qu’on a rencontrés, avant, et que tous les hommes qu’on rencontrera, après. On reste parce qu’on sait qu’on a de la chance de profiter de cette intelligence, de cette puissance. On reste parce qu’on sait qu’après ce genre d’homme, on s’ennuiera toujours un peu. »
Despentes
Qu’est-ce qu’elle a pas dit là, la Vivi ! Blasphème contre la religion féministe, tu seras brûlée vive en place publique (le truc de Glux) par les sorcières d’aujourd’hui, qui veulent abattre les hommes pas assez déconstruits ! La presse de bien-pensance, qui relaie complaisamment les chouineries des meufs, se retrouve elle aussi cul par dessus tête.
On a retrouvé un article du Monde diplo de juillet 2024 qui tente de démolir le masculinisme – c’est facile, c’est aussi réducteur que son pendant le féminisme –, alors que cette tendance n’est qu’une réaction au stupide emportement féministe, à l’hystérisation du débat. En réalité, les deux tendances nient la réalité, qui est fondée sur des rapports plus profonds, plus indicibles, plus noirs.
Avec Papacito, Baptiste Marchais, Valek ou encore Stéphane Édouard, Rochedy incarne la fine fleur de la sphère masculiniste française (la « manosphère »), qui fantasme un monde régenté par les femmes où la masculinité serait menacée, dans un discours mêlant homophobie, misogynie, et bien souvent xénophobie ou désir d’autoritarisme. Des idées de plus en plus partagées, constate l’anthropologue Mélanie Gourarier, qui a enquêté durant plusieurs années auprès de groupes d’hommes se présentant comme des « séducteurs ».
« Ce discours se développe depuis trois (…) décennies en France et plus largement en Europe et en Amérique du Nord autour de la défense des pères, des hommes et du masculin plus généralement. Apparemment sans rapport les uns avec les autres, ces récits victimaires procèdent pourtant de la même idéologie masculiniste, fondée sur l’apologie de la “cause des hommes” ». Une réaction « aux luttes féministes » et à « plusieurs décennies d’oppression misandre ».
Certains « séducteurs », les « pickup artists », ont saisi là une occasion. Contre rémunération, ils coachent leurs congénères tétanisés par les nouvelles règles du marché sexuel. Esthètes et chasseurs à la fois, leur habileté à « prélever » des individus femelles épate leur public. Ne reculant devant aucune manipulation pour « ferrer » des femmes et les mettre dans leur lit, ils s’échangent des astuces pour que cède la « résistance de dernière minute », celle qui pourrait conduire leur « proie » à « détaler ». Les Incels, pour leur part, se « résignent » au célibat et détestent les femmes qui les privent des relations sexuelles auxquelles ils pensent avoir droit.
Les femmes ont donc droit à la victimisation, mais pas les hommes... Après cette charge contre les vilains garçons, qui attirent pourtant les filles, ces pauvres victimes qui ne sont pas au courant que ce sont des vilains garçons (oh, la fausse innocence des filles), le Diplo enfonce le clou :
En France, le masculinisme en ligne contribue à la bataille culturelle de l’extrême droite. D’éminents aînés ont ouvert la voie à la jeune garde. Avant de rééditer La France juive, d’Édouard Drumont, Alain Soral s’alarmait du sort des hommes dans ses livres, et tournait Confession d’un dragueur en 2001. À l’époque, Les Cahiers du cinéma n’avaient pas détesté. De son côté, Éric Zemmour liait précocement le destin de la France à la défense de la virilité. Dans Le Premier Sexe (Denoël, 2006), on apprenait que « tout s’est passé comme si les hommes français et européens, ayant posé leur phallus à terre, ne pouvant ou ne voulant plus féconder leurs femmes devenues rétives, avaient appelé au secours leurs anciens “domestiques” qu’ils avaient émancipés ». L’Express (23 février 2006) notait alors que « dans le conformisme ambiant, un peu d’insolence ne nuit pas ».
La petite citation de Vivi ruine tout le travail de déconstruction de la presse, qui a beau enfoncer le clou féministe dans la tête des jeunes filles depuis cinquante ans, ces dernières n’en font toujours qu’à leur tête, fonçant tête baissée dans la gueule du loup. Faut croire que c’est bon.
Bien sûr que le PN est manipulateur, qu’il joue avec les émotions de ses élèves – qui se voient ensuite comme des victimes car on déteste tous l’école, comme les gauchistes détestent les flics – comme Glenn avec les touches de son piano ! Bien sûr qu’il est dur avec son élève, qui fait des fautes et des bêtises et qui doit se faire punir, à l’ancienne ! Des petites tapes sur les fesses, c’est pas Auschwitz, hein. C’est juste un rapport prof-élève un peu chaud bouillant mais dans le cadre intime, voilà tout. Faut pas non plus exagérer et diaboliser cette formation, qui transforme la gourde en femme. Le PN prend une tocarde, il en fait une reine, une femme forte, et après on l’engueule ! C’est le monde à l’envers...
Eh oui, apprendre demande de la souffrance, la conscience c’est pas gratuit, les filles.
De plus en plus de femmes lucides analysent la tendance victimaire chez leurs sœurs de sexe, dévoilant la petite arnaque cachée. L’Escufon et la Lévy sont sur la même ligne : elles préfèrent un salaud à un déconstruit ! Les VPN sont des diplômées de la vie et de l’amour, elles devraient être fières.
« Il m’a poussée ! »
Bebeth est peut-être sioniste, mais on sent qu’elle aime la punition