Le parti républicain est sous le choc, après la défaite d’un de ses leaders, Eric Cantor, battu mardi lors d’une primaire sur sa circonscription de Virginie, par un inconnu représentant les Tea Party.
Le désarroi a saisi les élites républicaines depuis ce mardi soir. Lors d’un coup de théâtre électoral spectaculaire, Eric Cantor (photo), l’une des figures de proue du Congrès, programmé pour succéder au speaker de la Chambre John Boehner au perchoir, a mis un genou à terre. Il a été battu à plate couture dans sa circonscription de la banlieue de Richmond, en Virginie, lors de la primaire qui l’opposait à David Brat, un professeur d’économie inconnu et sans soutiens financiers.
Malgré son aura nationale, ses réseaux, ses sept mandats successifs et les 5 millions de dollars qu’il avait mis dans la balance, Cantor, un conservateur pur jus aux cheveux de jais et aux bonnes manières qui avait passé 20 ans à se construire pas à pas un destin national et dirigeait la majorité républicaine à la Chambre, n’a ramassé que 44 % des suffrages, contre 55,5 % à son adversaire soutenu par la faction des Tea party. Ce dernier n’avait pourtant investi que 200 000 dollars dans la bataille.
Au lendemain de ce revers cuisant, tous les analystes parlaient d’un « tremblement de terre » pour les républicains du Congrès, désormais privés de l’une des rares figures qui essayaient de réconcilier l’establishment et les insurgés populistes du flanc droit du parti.