En avril dernier, le préfet du Rhône Jean-François Carenco a déposé un déféré demandant l’annulation de l’élection d’Yvan Benedetti et d’Estelle Gagon, candidats de la liste « Vénissieux fait front » qui a réuni 10,27 % au second tour des municipales.
D’après le haut fonctionnaire, 19 personnes sur les 49 de la liste auraient été « trompées » car inscrites sur celle-ci à leur insu. L’élection serait donc « entachée d’irrégularité ».
Cette liste était mené par M. Benedetti, ancien membre du Front national (d’où il avait été exclu après avoir déclaré être « antisioniste, antisémite et antijuif »), devenu dirigeant de l’Œuvre française (dissoute en juillet 2013 suite à l’affaire Clément Méric), avec en troisième position Alexandre Gabriac, chef du mouvement « Les jeunesses nationalistes » (dissout également en juillet 2013). La liste « Vénissieux fait front » était présente au second tour lors d’une quadrangulaire l’opposant au Front de gauche, à l’UMP et au PS.
Le candidat UMP Christophe Girard a déposé lui aussi un recours afin d’obtenir l’annulation des deux tours du scrutin, dénonçant la présence d’« une liste reconnue comme irrégulière » et affirmant que « de nombreux électeurs (avaient) été empêchés de voter aux abords de plusieurs bureaux de vote ».
M. Girard caresse l’espoir qu’en rassemblant à nouveau 30 % de suffrages sur son nom et avec l’absence de la liste concurrente « Vénissieux fait front », il pourra ravir la mairie à Michèle Picard, élue PCF.
Le tribunal rendra sa décision d’ici quatre à six semaines.