Que ce soit George W Bush ou Barack Obama à la Maison Blanche ne change rien à l’affaire : le président du Venezuela, Hugo Chavez, reste hostile à la politique américaine – il suffit de penser à ses vives critiques de l’accord militaire passé entre la Colombie et les Etats-Unis il y a deux ans pour s’en convaincre - et préfére se tourner vers des pays comme l’Iran.
Ainsi, en octobre 2010, et selon le quotidien allemand Die Welt, qui s’appuie sur des informations données par des services de renseignement occidentaux, Caracas et Téhéran auraient discrètement conclu un accord prévoyant l’installation de missiles iraniens au Venezuela.
Cette future base iranienne serait située sur la Péninsule de Paraguana, à 120 km de la Colombie. La construction, financée entièrement par l’Iran, serait supervisée par la société Khatam al-Anbia, proche des Pasdarans.
Des ingénieurs ont évalué le site en février dernier, de même que le commandant de la Force aérienne des Gardiens de la Révolution, le général Amir al-Hadschisadeh.
Cette base serait dotée d’un poste de commandement et de contrôle ainsi que d’un système de défense aérienne. Des silos d’une profondeur de 20 mètres, des bunkers, des dépôts de carburant et une zone résidentielle devraient être construits. L’ensemble sera gardé par une unité de commandos.
Quoi qu’il en soit, si l’existence de cette base se précise, Téhéran aura refait le coup que les Soviétiques tentèrent avec Cuba en 1962, ce qui donna lieu, à l’époque, à la fameuse crise des missiles avec les Etats-Unis, qui ne n’acceptèrent pas cette menace balistique si près de leurs côtes.
A priori, la base de Paraguana servirait en cas d’attaque américaine contre les installations du programme nucléaire iranien, lequel est suspecté, par la communauté internationale, d’avoir des visées militaires.