Le montant total des offres d’indemnisation proposées par le laboratoire s’élève "à plus de 20 millions d’euros", assure Servier. L’État va prendre en charge les victimes qui ne se sont pas vu proposer d’offre, mais devrait être remboursé par le groupe pharmaceutique français.
Le laboratoire Servier affirme avoir "déjà versé près de 12 millions d’euros d’indemnisations aux victimes du Mediator", alors que l’État va devoir se substituer à lui pour indemniser 14 victimes pour un montant estimé à 750.000 euros, selon l’Oniam, l’organisme public chargé de ces indemnisations.
"Le montant total des offres s’élève à plus de 20 millions d’euros" dont ces 12 millions déjà versés, précise le laboratoire dans un communiqué.
L’État devrait être remboursé par Servier
Parmi les 14 cas qui doivent être indemnisés par l’État figurent des refus de Servier de présenter une offre aux victimes reconnues par le collège d’experts de l’Oniam dans les délais impartis, ainsi que des offres d’indemnisation incomplètes "excluant très souvent le poste de tierce personne (d’aide à la victime, ndlr) qui coûte le plus cher", explique à l’AFP le directeur de l’Oniam Erik Rance. Ainsi la somme de 750.000 euros répartie entre ces quatorze victimes est une estimation, précise-t-il.
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Le petit éclairage d’E&R
Nous ne reviendrons pas sur l’affaire, qui a été largement commentée dans toute la presse mainstream. Cependant, il nous semble utile de mettre en parallèle le montant de ces indemnités versées ou à verser, soit 20 millions d’euros, et les bénéfices engrangés pendant les 33 années d’exploitation du médicament, qui s’est révélé dangereux pour la santé de nombreux Français, et mortel pour certains (entre 1300 et 1800 morts à long terme, 220 à 300 à court terme).
En mai 2011, selon Le Monde, les laboratoires Servier disposaient d’une réserve de deux milliards d’euros, sans aucune dette contractée. Les 20 millions réclamés par les plaignants et la Justice ne représentent donc que 1% des provisions constituées. Si 1000 victimes ont déjà été indemnisées (sur les 3670 demandes acceptées), cinq millions de Français ont pris du Mediator (consommant 145 millions de boîtes en tout), de manière plus ou moins suivie.
En 1997, devant les preuves scientifiques de sa nocivité, le médicament aurait dû être retiré de la vente, mais le secrétaire d’Etat à la Santé de l’époque, le Dr Bernard Kouchner, ainsi que Martin Hirsch, son directeur de cabinet, ne s’expliquent pas ce dysfonctionnement.
En 33 ans d’exploitation, de 1976 à 2009, l’Etat a remboursé 1,2 milliard d’euros de prescriptions de Mediator, et on estime le coût global du médicament avec ses conséquences sanitaires à 2 milliards.
Jacques Servier, le fondateur de la très prospère entreprise, possédait avant de mourir une fortune personnelle évaluée à cinq milliards d’euros.