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Un témoignage crucial relance l’affaire Robert Boulin

"Robert Boulin ne s’est pas suicidé par noyade". C’est ce qu’affirme un ancien gendarme qui avait découvert le corps de l’ex-ministre de Giscard d’Estaing dans un entretien à "20 Minutes".

A la faveur de ce nouveau témoignage capital, la famille va encore une fois demander la réouverture de l’enquête. Pour mémoire, le corps de Robert Boulin, ministre et maire de Libourne avait été retrouvé le 30 octobre 1979 dans 50 cm d’eau dans l’étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines. Officiellement, il se serait suicidé après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière.

"Ce n’est pas possible. Il était quasiment à quatre pattes. La tête hors de l’eau", explique Francis Deswarte au quotidien gratuit. "Ma conviction, c’est qu’il tentait de ramper jusqu’à la berge. Et puis, il avait des traces sur le visage. Comme des griffures rouges", assure cet ancien gendarme qui a été le premier à apercevoir le corps du ministre à la surface de l’étang. "Il était à genoux et regardait vers sa voiture, une Peugeot 305 garée tout près", raconte-t-il.

Aujourd’hui, à la retraite, cet ancien chef à la brigade motorisée de Poissy dans les Yvelines, estime qu’il est temps aujourd’hui de dire la vérité. Le 30 octobre 1979, 30 minutes après la découverte du corps, Francis Deswarte était déssaisi de l’enquête. "Alors que je parlais des traces sur son visage, ils m’ont expliqué que les pompiers avaient fait tomber le corps en le sortant de l’étang. Mais ce n’est pas vrai. J’étais là. Les pompiers l’ont sorti sans aucune difficulté", révèle-t-il.

La famille demande la réouverture de l’enquête

Une information judiciaire menée entre 1983 et 1992 a abouti à la conclusion que le ministre avait cédé à un accès de désespoir en raison de sa possible mise en cause dans un scandale immobilier à Ramatuelle dans le Var. Huit lettres postées le 29 octobre 1979 expliquant son geste furent adressées à la police, à des avocats, à des médias et à différentes personnalités. Des témoins disent avoir vu le ministre les poster lui-même peu avant sa mort. Pour Fabienne Boulin, fille de la victime, ce sont des faux.

Elle a donc déposé une première plainte pour assassinat en 1983, qui s’est traduite en 1991 par un non-lieu. Depuis, trois requêtes ont été émises par la famille Boulin, mais toutes se sont heurtées à un refus du parquet général, qui estimait ne pas détenir d’élément nouveau suffisant pour rouvrir l’enquête. La dernière remonte à juin 2010.

La famille Boulin s’appuyait alors sur une série de témoignages inédits recueillis par un journaliste et sur la possibilité de réaliser des expertises génétiques sur des timbres des lettres envoyées par l’ex-ministre. Devant le nouveau refus du procureur général de Paris, la famille Boulin a déposé début 2011 une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme. Aujourd’hui, l’espoir renaît. L’avocat de la famille, Me Olivier Morice, s’apprête à demander la réouverture de l’enquête.

 






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