Aïe aïe aïe, la vie d’ma mère, qu’est-ce que Le Point n’a pas fait là, avec son Indiscret d’hier, dont nous avons relaté la teneur dans les actus E&R (la petite colonne sur le côté droit) !
En deux mots, pour ceux qui ont raté le premier épisode, la sécurité rapprochée des membres du CRIF était, entre autres, assurée par un policier qui était, selon le CRIF, proche des idées d’Alain Soral. Du coup le CRIF a pleurniché à la DGSI (ou c’est la DGSI qui a sauvé le CRIF d’une mort certaine), qui a fait son enquête, et la protection de l’assoce ultracommunautaire antifrançaise a été changée illico. De l’art d’avoir les institutions à ses pieds. Nous, si d’aventure on demandait le moindre service à la DGSI, par exemple un petit café, ils nous retourneraient la tasse dans la gueule, ou alors avec un café dedans, mais empoisonné. À la manière de la CIA avec Castro.
Mais ne nous perdons pas en analogies. Et revenons sur la réaction de l’ex-capo tutti capi du CRIF, ce gouvernement de l’ombre financé par nos sous si durement gagnés. En bon Pilate, Cukierman se lave les mains de l’accusation d’influence occulte, sur le site actuj.com :
« Je n’ai jamais porté plainte contre un policier ni fait savoir à quiconque qu’un policier me posait problème ». M. Cukierman se souvient néanmoins d’un agent au comportement singulier. « Il y en avait un qui avait des idées qui me gênaient » avance-t-il avant d’ajouter. « Je n’ai jamais exprimé la moindre remarque. Je n’ai jamais voulu causé d’ennuis à quiconque. Chacun est libre de ses opinions ».
Ah bon ? Il fallait le dire avant ! Et ne pas emmerder ceux qui pensent autrement ! Sacré Roger, au fond, c’est un démocrate de la plus belle espèce. Et nous qui croyions qu’il voulait régenter la libre expression dans ce beau pays de France… Comme quoi, tout le monde peut se tromper.
Un qui s’est bien trompé, c’est ce pauvre Mélenchon. On a tous compris que pour gratter des voix à la droite nationale en 2017, il faut se faire violence sur l’immigration, qui commence à devenir franchement chaotique. On n’est plus dans les travailleurs portugais des années 60, qui ont quasiment tous leur entreprise de bâtiment aujourd’hui. Disons que la motivation à vouloir devenir français s’est un peu tarie, avec le temps. Mélenchon, dans son bouquin sorti aujourd’hui, touche donc au tabou absolu de l’immigration. C’est la croix de la colonne vertébrale de la gauche contemporaine. Tu retires cette vertèbre centrale, tout s’écroule. Libé, toujours dans l’audace éditoriale, vole au secours du logiciel de gauche en essayant d’acculer le frontdegauchien dans les cordes. Libé, pour ceux qui ne connaissent pas, ou plus, c’est ce quotidien qui fut à gauche, de la gauche sociale anti-impérialiste (donc pro-palestinienne), et qui a fini en torchon sociétal de droite sioniste libérale. Un virage à 180 000 degrés.
- La une de Libé à laquelle vous avez échappé
Libé rappelle le mot d’ordre du NPA, qui menace les militants pro-Front de gauche qui seraient sensibles aux « dérapages mal contrôlés » de Mélenchon. Et cite son interview donnée au Monde le 23 août 2016 :
Vous avez critiqué la gestion du dossier des réfugiés par Mme Merkel. L’immigration peut-elle être une chance pour la France ?
La question est piégée. À des moments oui et à d’autres non. Je n’ai jamais été pour la liberté d’installation, je ne vais pas commencer aujourd’hui. Est-ce que, s’il venait dix mille médecins s’installer en France, ce serait une chance ? Oui.En somme, vous êtes favorable à une politique des quotas, en fonction des besoins ?
Parfois. Mais je le répète : quand les gens arrivent, il faut une politique humaine et les traiter dignement. C’est-à-dire les accueillir autrement que dans les conditions de la « jungle » de Calais. L’urgent est qu’ils n’aient plus besoin de partir de chez eux. Je suis pour la régularisation des travailleurs sans papiers mais pas pour le déménagement permanent du monde, ni pour les marchandises ni pour les êtres humains. Emigrer est une souffrance.
L’arrêt de l’immigration pour des raisons humanitaires, il fallait le faire, c’est très de gauche, et Mélenchon l’a fait. Mais Libé est un journal très pur, et l’accusation de « populisme » tombe aussitôt.
Arrive la citation de Cambadélis, le Bouvard & Pécuchet du PS à lui tout seul, qui fait le délice des twitterriens avec ses phrases surréalistes :
« Il n’est plus sur la ligne de Podemos ou de Syriza mais sur celle de Beppe Grillo. Quand Mélenchon dit : "Il faut sortir de tous les traités", il va plus loin que le FN »
Quant au jeune sorossien Julien Bayou, à l’origine entre autres de la révolution foireuse Nuit Debout, il donne la pleine mesure de sa... mesure :
« Si le programme de Mélenchon, c’est "on ferme les frontières et on trie les réfugiés", ça ne va pas le faire. Il est dans une course à l’échalote avec le FN. Mais le plus inquiétant dans cette histoire, c’est que Jean-Luc est intelligent, vertébré, et il sait que le FN gagne toujours à ce petit jeu. »
Avec Camba & Bayou (Cambayou ?), le socialisme risque de ramer encore longtemps. Bon, on va arrêter là les petits conflits à gauche, qui a de toute façon perdu la prochaine élection. Et c’est bien ça, le drame : que la gauche française soit dirigée, ou contrôlée, par des imbéciles ou des salauds. Une vraie gauche dirait tout de suite stop à l’immigration massive, haro sur les superprofits qui échappent à la Nation, et l’appauvrissent. Des thèmes qu’on ne retrouve étonnamment pas dans la bouche de Gilles Finchelstein, le cerveau (droit) de François Hollande.
C’est Gilles qui a préparé le fameux discours de Wagram, où Hollande a voulu qu’on le confonde avec la victoire du même nom. Il aurait dû faire son speech à la salle Youri Gagarine, à Argenteuil. Mais ça, c’était la vieille, l’ancienne, l’archaïque gauche.
Qui est Gilles ? Avant le Faits & Documents sur le bonhomme, disons qu’il est officiellement le DG de la Fondation Jean-Jaurès, un think tank de la gauche libérale. Pour situer le truc, sur l’échelle de crédibilité, sachez que dans son « observatoire des radicalités », évoluent des salamandres du type Jean-Yves Camus (le mec qui fait des interviewes en chaussettes sur le FN), et l’inénarrable Rudy IIIe Reichstadt ! Hop, on referme le livre des secrets qui font sourire.
Finchy – appelons-le comme ça – est l’ex-conseiller de DSK, l’homme dont la saucisse s’est fait prendre dans un piège à cons aux USA. Finchy travaille pour Havas depuis 14 ans, et Havas, c’est la grande agence de presse mondiale qui a compris avant tout le monde qu’il fallait contrôler l’information.
Laissons parler Finchy, et Le Monde du jour, dans une conclusion qui en dit long sur notre système :
« Je ne suis plus le conseiller de personne. Après, mon orientation, c’est celle de toujours : la social-démocratie. Mais je revendique vraiment ma liberté. » Au point d’avoir récemment proposé à Arnaud Montebourg et à Benoît Hamon, concurrents directs de François Hollande, d’aller leur présenter ses études. Et de jurer : « Si Juppé m’appelle, j’irai le voir, parce que c’est ma conception du rôle de la fondation. » Sur la ligne Hollande-Valls-Macron, donc, mais ouvert à tout.
No comment.
Pour les curieux, une vidéo de Finchy sur le site de la Fondation JJ. Un blabla sans intérêt (on remarque que quand on ne dit pas la vérité, on devient extrêmement ennuyeux), mais c’est vous qui jugez :