Qu’est-ce qui unit Hanouna, Barthès et Villani ? Rien, à part qu’ils sont tous les trois au cœur de l’actu de ce lundi 9 mai. Hanouna qui veut « tuer » son père spirituel (?) Arthur, Barthès qui frappe aux portes de TF1 avec son concept de propagande LGBT déguisée en subversion, et Villani, qui nous propose un voyage dans le futur et les étoiles, avec juste une craie, un tableau et un cerveau.
Yann Barthès quitte Canal+ : la propagande perd un de ses plus grands soldats
Le championnat national de télé saison 2015-2016 est à peine terminé – il reste encore le Festival de Cannes et ses films à la noix, le concours de l’Eurovision avec notre chanteur franco-israélien, ou israélo-français (à ne pas confondre avec le soldat du même nom qui a achevé un Palestinien blessé à terre), ainsi que l’Euro de foot sans Benzema mais avec les menaces d’attentat – que déjà, on parle du transfert de l’année : Yann Barthès, le journaliste spécialisé dans la lutte contre l’homophobie, va quitter la chaîne de la subversion molle.
TF1, en mal de jeunesse, veut acheter le concept. Il s’agit de rigoler gentiment des hommes politiques et des people en laissant bien de côté ceux qui comptent vraiment. C’est pas difficile, et Yann excelle dans ce genre de sport, qu’on pourrait appeler « lâcheté éditoriale ». Mais ne lui jetons pas la pierre ; en télé, on ne peut pas se moquer des maîtres, si l’on tient à son énorme salaire et à son audience. Quoique, côté audience, justement, Le Petit Journal commençait à prendre la flotte de toute part. Au bout d’un moment, passée l’excitation des premières fois, la propagande sous une forme nouvelle, ça lasse. Les ficelles apparaissent, la surprise laisse place à l’ennui, puis au rejet.
Mais ne nous faisons pas d’illusions : les valets du Système, bien malléables, qui ont bien compris qu’il fallait chier sur les petits et lécher le cul des puissants, retombent toujours sur leurs pattes. Regardez Guillon, et ses vannes tristes, que personne ne retweete, il est bien revenu chez Ardisson.
Au fond, ce qui emmerdait Bolloré, chez Barthès, ce n’est pas le parti pris anti-homophobie récurrent, mais bien la moquerie des candidats de droite, incluant Sarkozy, qui est un ami de l’homme d’affaires. Il lui avait prêté son yacht après les élections de 2007. Ce qui a coulé l’image de Sarkozy en 24 heures, d’ailleurs. La couille monstre après la victoire facile.
Cyril Hanouna souffre-t-il d’une maladie dégénérative ?
Restons dans le domaine de la propagande, pas par l’information, mais par la diversion. À ce petit jeu, Cyril Hanouna est le plus fort. Personne ne lui arrive à la cheville, qu’il a enflée. En regardant l’émission médicale Touche pas à mon poste, on s’est cependant inquiété pour lui. La preuve en images :
Si vous avez le courage de regarder quelques minutes de l’épisode du 2 mai 2016, vous noterez que l’animateur tente de se débarrasser de sa veste, mais qu’il n’y arrive pas. Il effectue régulièrement, et à fréquence rapide, des « roulés d’épaules » qui provoquent un certain malaise en plateau, mais tout le monde se tait : on tient à son poste, et à ne pas se faire pisser dans le verre ou chier dans les affaires, les bizutages préférés de Cyril.
Les observateurs de la chose politique auront croisé ce tic avec celui de l’ex-président de la République, Nicolas Sarkozy (le mec qui a perdu la présidentielle sur un yacht). De deux choses l’une : soit les deux personnalités s’habillent chez le même marchand du Sentier qui leur vend des vestes trop serrées (« mais si mon ami, j’te jure, elle te va à mer-veille cette veste, regarde, touche cette qualité, aïe aïe aïe, champion du monde ! »), histoire de refourguer un stock douteux comme dans La vérité si je mens 3, soit les deux hommes boivent un café trop fort, qui fait battre le cœur trop vite et les oppresse devant la caméra. Mais il faut faire quelque chose. De plus, la contraction des muscles faciaux de Cyril semble aussi involontaire qu’irrépressible. On dirait un Pakistanais à demi-fou, capable de tuer tout le monde ou de vitrioler les femmes (qui regarderaient un autre homme). Ce n’est pas rassurant pour ses chroniqueurs, qu’il traite déjà comme ses larbins.
En étudiant avec soin le visage du richissime animateur de D8, il nous vient deux questions : est-ce une maladie dégénérative ou un stress momentané dû au sentiment de persécution à l’origine de sa récente demande d’un garde du corps armé, ou tout simplement, la nervosité de l’animateur sioniste (pléonasme) qui monte, et qui s’attaque à celui qui descend, en l’occurrence Arthur ? S’agit-il alors d’une forme nouvelle d’antisémitisme larvé, Cyril laissant ses roquets mordre les jarrets du richissime animateur de TF1 ? Que dit la justice, quand un sioniste s’attaque à un autre sioniste ? Un point de droit délicat.
Touche pas à mon poste d’enseignant en mathématiques
Laissons là ce petit monde du fric et des tics (peut-être que la richesse mal acquise déglingue le système nerveux, il faudrait demander à un neurologue), pour celui de la pauvreté et de l’intelligence pure.
Cédric Villani mélange les maths et l’humour, et il donne 100 conférences par an, soit moitié moins que le nombre d’émissions d’Hanouna (environ 250 quotidiennes pour 50 millions d’euros dans les caisses de sa société de production). Villani est médaillé Fields 2010, c’est-à-dire qu’il est Nobel de Mathématiques (ou Croix de Guerre de l’intelligence), une spécialité française. Non, il n’y a pas que des défenseurs de l’ignorance, en France, il y a aussi des gens qui travaillent pour le bien commun. On rappelle que sans les maths, pas de physique, pas de construction, de machines, de trains, de fusées (ni de télé, d’ailleurs).
Villani essaye de redonner le goût des maths à des Français qui sont en train de le perdre, disent les statistiques. C’est peut-être un des effets pervers de la crise, mais les lycéens choisissent la filière scientifique uniquement pour avoir un job qui rapporte, que ce soit ingénieur ou commercial. Certes, il y a toujours autant d’étudiants en médecine, et même trop, puisqu’on risque de les tirer aux sort, mais globalement, la recherche fondamentale scientifique française souffre d’un manque grandissant de moyens humains et matériels. On comprend qu’il est plus facile à un môme de regarder TPMP en rentrant de l’école plutôt qu’un cours de Villani sur « les particules, les étoiles et l’éternité ».
On refera pas le peuple, n’est-ce pas. Mais si, dans le public d’Hanouna, ne serait-ce qu’un petit pour cent de ses presque deux millions de téléspectateurs peut décrocher pour aller renifler la beauté des maths, ce serait quasi un miracle. Au fait, Villani est-il invitable dans TPMP ?