La soirée s’annonçait belle : un Delahousse en grande forme, avec sa mèche rebelle et ses questions sympas, une finale annoncée entre Juppé et Sarkozy, soit le gentil et le méchant, des invités de marque, du people, de l’expert et du sondeur. Le secret des ambiances réussies. Et plaf ! La couille. Le peuple de droite (expression nouvelle) qui se déplace et porte le François du Mans – pas le François de Tulle – sur le bouclier arverne de la victoire. Et avec un score qui mettra une heure à devenir réel : 44% des voix.
Le choc.
- Grassement payés pour dire de grosses conneries, les privilégiés du service public vivent dans un château lumineux coupé du monde des gueux
Toute l’organisation de la soirée, dans les sublimes locaux de France 2 – qui nous ont coûté un bras – s’effondre sur elle-même.
Pensez donc, les deux invités politiques de 20 heures n’étaient autres que Benoît Apparu, porte-parole d’Alain Juppé, et Éric Ciotti, lieutenant de Nicolas Sarkozy. Les deux camps perdants de la soirée. Il fallait alors « booker » le porte-parole de François Fillon en urgence et en la personne de Jérôme Chartier, qu’on n’a pas fini de voir. Du grand service public, qui a obéi dangereusement aux sondages de Brice Teinturier (Ipsos) et Céline Bracq, la charmante directrice blonde d’Odoxa. Brice tentera bien une pirouette en avançant que son dernier sondage montrait une percée de Fillon, ses arguments se dilueront dans l’écart de résultats entre le réel et le sondé : 15 points de différence pour Fillon, préalablement crédité de 30%. Soit 50% de décalage, alors que la marge d’erreur acceptable est de 5%...
- Brice d’Ipsos et Céline d’Odoxa, les coupables, tendent chacun à leur tour les doigts pour se faire taper
Mais les sondeurs ne seront pas les seules victimes de la soirée. Pour analyser cette nouvelle distribution des cartes à droite, la télé publique n’avait pas pu imaginer autre chose que les sempiternels « analystes » et autres « experts » politiques, qui se sont tous plantés, dans l’ordre, sur le Brexit, sur Trump, et sur Fillon. On voyait un Giesbert s’agiter en se collant derrière le pouvoir montant, chose qu’il sait très bien faire (avant de trahir), Polony avertir les « élites » qu’il faut écouter le peuple, bla, bla, bla. Un parfum de vieille soirée électorale complètement anachronique. Mais le clou, après l’apparition d’un énorme Julien Dray, restera la chronique de Pascale Clark, qu’on croyait effacée des radars, tant elle s’était vautrée dans l’invective hargneuse sur la radio « publique ». Confier l’analyse média de la soirée des droites à Pascale Clark, revient à refiler à un nazi le commentaire des élections israéliennes.
Non, vraiment, la redevance est bien utilisée, tant pour l’information objective du public que pour le choix des invités, représentant l’arc républicain dans son ensemble et rassemblant tous les courants de pensée…
On va rester cinq minutes dans le service public, qui ne pourra s’épargner une double et brutale restructuration dans les deux ans à venir. Restructuration économique et restructuration politique. Lors de l’émission Le Tube, que plus personne ne regarde, sur Canal+, la chaîne morte à 30 ans (elle aurait à ce propos dû mourir en 2011 à 27 ans, à l’image des vrais rockers), Patrick Liste Noire Cohen confie un drame intime aux rares téléspectateurs.
Le CSA ne faisant pas son travail, nous dénonçons à sa place les dérapages déontologiques que la noble institution semble ignorer. Comment peut-on admettre sur le service public un animateur aussi partisan que Patrick Cohen ?
C’est une question sans réponse, qui reste en suspension dans la médiasphère. Plus personne n’ignore les partis pris du présentateur de la matinale de France Inter, ou ses incroyables agressions en plateau sur France 5, dans l’émission C à vous d’Anne-Sophie Lapix. Tout ce qui ne convient pas à Patrick Liste Noire est boudé, raillé, méprisé. Il oublie en cela les centaines de milliers de Français, qui contribuent par leur redevance au budget de l’audiovisuel public, et donc au salaire de Patrick, et qui ne pensent pas tout à fait à la Cohen.
Répétons-le pour la millième fois : le cahier des charges de ce même service public audiovisuel interdit toute discrimination politique. Dans les faits, il en est bien sûr autrement. On ne peut ignorer les puissances économiques et les lobbies communautaires qui se partagent le gâteau public, sous des airs déontologiques et impartiaux.
- Serge Moati, trop voyant, a été remplacé par Patrick Cohen pour représenter le lobby
Patrick n’a pas eu son émission. Le combat d’information sur les dérapages de ce personnage n’est donc pas vain. Il reste à la tête de la matinale de France Inter, mais on sent bien que sa « politique » se retourne contre lui et contre son camp. Dans le même ordre d’idée, Serge Moati, qui finissait par inviter sur Ripostes que des personnalités de proximité idéologique – c’est-à-dire franc-maçonnes et/ou sionistes – avait dû lâcher sa « tranche » sur France 5 le dimanche soir, tant ses préférences étaient devenues voyantes, dérangeantes, contre-productives. Patrick Cohen est condamné, à terme, malgré la résistance des lobbies et des corps constitués, qui persistent à maintenir à l’antenne un propagandiste décrié, à être expulsé du service public.
Ceci dit, question propagande, il n’est pas le pire. Le Monde, dont nous démontons régulièrement le parti pris oligarchique, est en train de sombrer déontologiquement. Dans sa version « matinale », une nouveauté sans aucun intérêt informationnel, un article a été sélectionné qui s’intitule « Le plaisir anal, sans peur et sans reproche ». On sent la grosse enquête géopolitique pointer son museau !
On sait tous que quand un média convoque du sexe, c’est pour palier la chute d’audience. Les animateurs télé n’ignorent pas le piège : quand on commence à injecter du fion dans un programme, on ne peut plus remonter sans lui. Et les injections sont de plus en plus importantes, à l’image d’une drogue. Le sexe est la drogue du média malade.
Pour résumer, la pénétration anale peut relever de l’humiliation ou de la rédemption, du profane ou du sacré, du don ou de l’égoïsme, de l’amour ou de la haine, du plaisir ou de la douleur. Elle est ce que nous en faisons, ce que nous y projetons. Justement, parce que nous manquons de références, pourquoi ne pas créer les vôtres ?
- Les lecteurs du Monde ont bien changé
Mais d’où peut bien venir cette injonction sodomite ? Le journal a été racheté par la triplette Bergé-Niel-Pigasse, cette alliance du showbiz, du business et de la banque, alliance extrêmement sérieuse. Seule une équipe sérieuse pouvait se prévaloir devant la Société des Journalistes du Monde de racheter et gouverner ce fameux titre. Heureusement, l’auteur de l’article, la pénétrante Maïa Mazaurette, nous explique qu’il ne faut pas avoir peur, et que l’expérience ne glisse pas forcément dans la luxure :
Une idée reçue fréquemment et répandue au sujet de la sexualité est qu’il faudrait, pour nous satisfaire, un accroissement des stimulations. La luxure serait une pente glissante, la chair serait faible. Donner un coup de cravache aujourd’hui entraînerait d’en donner dix demain. Avoir une infidélité entraînerait d’autres tromperies. Ouvrir une porte interdirait à jamais de la refermer. Il faudrait donc rester dans le contrôle, ne pas « trop » donner, de peur que l’autre se mette à « trop » demander. Le couple devient ainsi un espace de continence, où la générosité s’économise.
Va dire ça aux pédophiles, Maïa !