Un homme a été grièvement brûlé en s’immolant par le feu mardi matin sur l’avenue Habib Bourguiba dans le centre de Tunis, selon une collaboratrice de l’AFP témoin de ce geste de désespoir.
Voilà la jeunesse qui vend des cigarettes, voilà le chômage, a crié ce jeune homme, un vendeur de cigarettes à la sauvette, avant de s’immoler face au bâtiment du théâtre municipal, selon un témoin interrogé par l’AFP.
Dieu est le plus grand a-t-il ensuite lancé. D’après le témoin.
Des passants se sont précipités sur le jeune homme d’une vingtaine d’années pour éteindre le feu, mais l’ensemble de sa peau était calciné. Il était néanmoins conscient lorsque les secours l’ont transféré à l’hôpital, selon la collaboratrice de l’AFP.
Les policiers et pompiers présents ont refusé de donner des informations sur la victime ou sur son état de santé.
Plusieurs cas d’immolation par le feu ont eu lieu en Tunisie pendant et après la révolution de janvier 2011 qui avait été déclenchée le 17 décembre 2010 lorsque le jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, s’était immolé à Sidi-Bouzid (centre) excédé par le chômage et la misère.
Les difficultés économiques et sociales étaient à l’origine de ce soulèvement qui a fait chuter le régime de Zine El Abidine Ben Ali. Or deux ans plus tard, le chômage et la pauvreté continuent de miner la Tunisie et des violences, liées à ces difficultés, interviennent régulièrement.
Le pays est par ailleurs plongé dans une profonde impasse politique qui a été aggravée par l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd le 6 février dont la mort a entraîné la chute du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.
Le nouveau Premier ministre, l’islamiste Ali Larayedh, et son cabinet doivent obtenir la confiance des députés de l’Assemblée nationale constituante mardi après-midi.