Mais jusqu’où s’arrêteront les chercheurs du MIT, dont les inventions récentes nous rapprochent tout droit des fantasmes de S.F les plus inimaginables ?
Après l’eau qui coule vers le haut, voilà le son re-créé à partir de l’image. Le principe théorique de cette dernière avancée est pourtant connu. Le son généré autour de nous créé des vibrations minuscules sur les objets environnants. Le son étant lui-même une onde, cela n’a du reste rien d’étonnant. Là où les chercheurs du MIT ont fait cette fois très fort (mais vraiment très fort) c’est qu’ils ont été capables d’inventer un algorithme qui analyse les vibrations à la surface d’un objet pour littéralement recréer le fond sonore qui a généré ces vibrations.
Des vidéos d’objets (sac de chips, écouteurs, plante) sont ainsi réalisées en slow motion par le biais de caméras capable de filmer en plusieurs milliers d’images/secondes (ou « frames »). L’algorithme analyse ensuite les infimes mouvements détectés (de l’ordre de 0,1 mm) et retire de l’étude de ces vibrations l’intégralité du spectre sonore présent au moment de l’enregistrement du film. Et le plus incroyable, c’est que cela marche, au delà même de ce que l’on pourrait imaginer. Un passage d’une musique à succès est retrouvé est re-généré avec tellement de justesse que le logiciel Shazam est à nouveau capable d’en déterminer la provenance, le discours d’un homme politique est récupéré à partir de la vidéo d’un simple paquet de chips, etc, etc…
Cette invention redoutable laisse bien évidemment imaginer à la fois le meilleur…mais aussi le pire puisque l’on peut maintenant être sûr que les services de renseignement américain auront très bientôt les moyens d’écouter ce qui se dit dans une pièce…en pointant simplement une caméra sur le pot de bégonias placé dans cette même pièce. Cela ressemble à de la science-fiction improbable, mais la vidéo publiée par le MIT ne laisse aucun doute sur le niveau de la prouesse scientifique de ce qui vient d’être réalisé.
Et certains d’imaginer que si l’on sait récupérer le son à partir de l’analyse des vibrations, peut-être saura t-on un jour re-créer du son à partir des effets de ces vibrations sur les objets : cela pourrait concerner tous ces objets en terre cuite fabriqués à la main à l’époque de l’antiquité (ou même avant cette période), et qui possèdent sans doute à la surface – à un niveau nano-microscopique – les traces encore visibles de l’environnement sonore de l’époque (et peut-être même des voix). La découverte du MIT ouvre la voie à (presque) tous les possibles…