Le groupe extrémiste Lutte révolutionnaire (EA) a revendiqué vendredi l’attentat à la voiture piégée visant, sans faire de blessés, la Banque de Grèce le 10 avril à Athènes, a-t-on appris de source policière.
Actif depuis 2003, ce groupe à la rhétorique d’extrême gauche figure sur la liste des organisations terroristes établie par l’Union européenne (UE) et les États-Unis.
Commis le jour du retour de la Grèce sur le marché obligataire et la veille de l’arrivée à Athènes de la chancelière allemande Angela Merkel, cet attentat visait à dénoncer "l’imposition de politiques néolibérales extrêmes de rigueur dans toute l’Europe", explique EA dans un long texte publié sur un site libertaire.
"Nous avons choisi le 10 avril pour marquer le succès grec, le fait que l’État grec ait vendu une obligation à ceux qui parient sur la dette publique (...)", poursuit ce texte.
Une voiture bourrée de 75 kilos d’explosifs avait sauté le 10 avril à 03H00 GMT dans une petite rue du centre d’Athènes, derrière le siège de la Banque de Grèce.
"Cette fois on a attaqué la Banque de Grèce, un mécanisme qui joue un rôle central dans le fonctionnement capitaliste (...) un pilier du système", ajoute EA en soulignant que "la lutte armée est aujourd’hui plus nécessaire que jamais".
Selon EA, l’attentat visait un local de la Banque de Grèce servant aussi de siège à la représentation permanente en Grèce du FMI, l’un des créanciers de la Grèce tenu responsable des politiques d’austérité imposées au pays.
Le groupe EA a revendiqué une quinzaine d’attentats entre 2003 et 2010 visant des personnalités politiques, banques, établissements publics sans faire de victimes.
Les autorités avaient cru démanteler le groupe en 2010 en tuant l’un de ses membres présumés dans un échange de tirs avec la police à Athènes et en arrêtant huit de ses membres dont trois ont été condamnés à la prison à vie en avril 2013.
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