Depuis 25 ans, la pensée atlantiste repose sur une vision moralisatrice et, disons-le, puritaine des relations internationales. Cette vision simpliste destinée à l’origine au grand public a fini par triompher au sein des instituts et des administrations françaises.
Cette « féminisation » de la pensée politico-stratégique, parfaitement incarnée par le psychologisme employé par Thomas Gomart pour expliquer les choix de Vladimir Poutine, est cependant battue en brèche par l’avènement de l’école de politique réaliste, sous l’égide d’Aymeric Chauprade. Le retour de l’explication rationnelle des événements ne pouvait que séduire le pays de Descartes. Les médias français s’efforcent désormais, sans conviction, de nous tirer des larmes de crocodile en invitants des pseudo-dissidents comme Galina Ackerman ou une jolie ukrainienne larmoyante qui s’efforce de nous attendrir sur « les nazis de centre-droit » de Maïdan.
Tentative de « realpolitik » au Figaro
Si la totalité des médias français respecte scrupuleusement les consignes du département d’État américain, tous ne le font pas avec la même finesse. Le Monde, sous la botte de Nathalie Nougayrède (démissionnaire depuis 24 heures) et de Pierre Bergé, nous offre une vision si caricaturale que même ses lecteurs, qui constituent pourtant la partie la moins bien formée politiquement de la population française, s’insurgent contre ses mensonges grossiers.
Le Figaro a adopté un ton bien plus subtil en faisant alterner les âneries atlantistes d’un fanatique comme Konstantin Melnik avec des considérations plus mesurées, mais toujours anti-Poutine ou anti-russes. Deux articles ont attiré notre attention à ce sujet. Le premier est le faux « coup de gueule » de Vladimir Fedorowski. Ce dernier critique le traitement de l’information sur l’Ukraine, ce que nous avons contribué à rendre populaire. En revanche oser prétendre que la Russie ce n’est pas Poutine est une contre-vérité absolue. Que cela lui plaise ou non, Vladimir Poutine incarne parfaitement la Russie et les Russes. En tant qu’ancien attaché culturel soviétique, Fedorowski est sans doute mal à l’aise avec le suffrage universel et est incapable de saisir ce qui se passe en ce moment entre le peuple russe et son Président. Sans doute aussi, l’ancien bolchévique devenu dissident dès 1992 essaie-t-il de surfer sur la russophilie des Français tout en se préservant l’accès aux médias, en continuant d’insulter le président russe. Sa prestation sur France 2, lors de la cérémonie d’ouverture des jeux de Sotchi, reste un modèle du genre et a pu donner aux auditeurs français une idée de ce que pouvait être la propagande soviétique à l’époque ou Fedorowski était un fidèle apparatchik du PCUS (Parti Communiste d’Union Soviétique).
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