Paris entend rester dans une logique de désescalade alors que l’Otan prépare son sommet de la semaine prochaine en se cherchant une nouvelle raison d’être...
Sur la base de leurs propres renseignements, les autorités françaises ont une vision « plus mitigée » que celle de l’Otan sur l’intervention russe en Ukraine. Là où les responsables de l’Alliance atlantique voit une offensive de grande ampleur, les Français sont plus prudents, même s’ils ne contestent pas la présence militaire russe dans l’Est de l’Ukraine. « Il y a du Russe, c’est sûr », avance une source bien informée. « Mais certainement pas des brigades entières avec des blindés » comme semblent le montrer les photographies satellites diffusées par l’Alliance – selon toute vraisemblance d’origine américaine puisque l’Otan ne dispose pas de ses propres satellites d’observation. Les Russes ont transféré beaucoup de matériel et dans une moindre mesure des hommes en soutien des séparatistes. Il existe « des éléments concordants d’incursions russes » assure une autre source française. Les hommes en question ont été, pour l’essentiel, identifiés ; outre différentes forces spéciales (Spetznaz), il s’agit des troupes de la 76ème division d’assaut parachutiste de la garde de Pskov, dans le nord-ouest de la Russie. Cette unité était déjà intervenue en Crimée et le président Poutine serait récemment venu leur rendre hommage.
Là où le gouvernement de Kiev, l’Otan, de nombreux cercles américains et plusieurs pays d’Europe orientale parlent d’agression de grande ampleur, le ministre français des affaires étrangères a été quelque peu en retrait.