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Tunisie : les journalistes attendent le changement et exigent des garanties

Outre les radios, les Tunisiens peuvent s’informer via les télévisions publiques TV1 et Canal 21 et deux autres chaînes privées Hannibal TV et Nesma TV et l’incontournable internet qui a joué un rôle décisif de mobilisation lors de la révolution, notamment à travers le réseau social Facebook.

Les journaux ne cessent de relater comme autant de moments d’ivresse les épisodes de la révolution, encore portés par le souffle de liberté qui a balayé la propagande du pouvoir sur laquelle s’appuyait le système Ben Ali.

Pour autant, assure Mounir Souissi, qui travaille dans une agence de presse tunisienne, certains medias sont toujours dirigés "par des pro-Ben Ali qui ont opprimé des journalistes".

En outre, ajoute-t-il, "les sources officielles restent encore limitées et les services de communication dans les ministères sont encore discutables, puisque l’information n’est pas encore accessible".

Dans ce contexte fragile de conquête de leur liberté, les journalistes tunisiens "n’ont pas encore eu le temps de se recycler après tant d’années de confiscation de la parole", explique Kamel Labidi, président de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication.

Et si, dans la pratique, "il n’y a plus de ligne rouge", souligne ce journaliste récemment revenu en Tunisie après un exil forcé de 17 ans, "beaucoup reste à faire tant le poids et la chape de plomb des années Ben Ali ont provoqué de sérieux dégâts".

Les pratiques du régime Ben Ali —filatures, interrogatoires, emprisonnements, pressions, menaces— sont encore dans les mémoires, et les journalistes veulent qu’un nouvel Etat de droit les protège dans l’exercice de leur métier.

"Nous attendons des signaux forts de démocratie", insiste le journaliste Sofiène Ben Farhat du quotidien La Presse, "comme la mise en place d’une instance de régulation audiovisuelle comme le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) en France".

Avant de trouver sa place dans le nouveau paysage institutionnel et politique de la Tunisie, ainsi que les moyens financiers de se développer, la presse semble hésiter à prendre son rôle en charge, note-t-il.

Alors que le pays se prépare à ses premières élections libres, le 24 juillet, pour désigner une Assemblée constituante "l’information ménage la chèvre et le chou" mais au final, dit-il, "l’info risque d’être bouffée par la chèvre et le chou".

 






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