Le fils de l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a été placé en garde à vue lundi dans un dossier concernant des soupçons de financement de l’ancien président français par la Libye de Mouammar Kadhafi, a-t-on appris de sources judiciaire et proche de l’enquête mardi.
François Guéant (photo ci-contre), fils de l’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, est notamment interrogé sur des mouvements financiers, a précisé une autre source proche de l’enquête.
Par ailleurs les domiciles genevois de l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, réputé proche du pouvoir sous Nicolas Sarkozy, et d’un banquier franco-yéménite ont été perquisitionnés la semaine dernière à la demande et en présence d’enquêteurs français, a dit une source proche de l’enquête.
Cité par le quotidien suisse Le Temps, le procureur genevois Jean-Bernard Schmid a évoqué une problématique de versement de commissions.
Contacté, l’avocat d’Alexandre Djouhri, Pierre Cornut-Gentille, s’est refusé à tout commentaire.
Les accusations d’un financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de 2007 de Nicolas Sarkozy ont vu le jour entre les deux tours de la campagne présidentielle de 2012.
Des juges enquêtent depuis avril 2013 sur ces accusations formulées, sans preuve, par l’intermédiaire Ziad Takieddine et d’ex-dignitaires du régime libyen renversé en 2011. D’autres ont démenti.
L’ancien chef de l’État nie pour sa part avec force un tel financement.
Dans ce dossier, Claude Guéant a lui-même été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, faux et usage de faux. Les faits qui sont reprochés à l’ancien ministre de l’Intérieur sont en lien avec la cession de deux toiles du peintre flamand du XVIIe siècle Andries van Eertvelt.
Les enquêteurs s’interrogent sur un virement de 500 000 euros parvenu en 2008 sur le compte de Claude Guéant, qui explique avoir cédé ces tableaux à un avocat malaisien qui n’a pu être interrogé. Plusieurs experts ont estimé ces toiles à une somme très inférieure, évoquant 20 000 à 30 000 euros pièce.
Un homme d’affaires saoudien, Khalid Bugshan, a aussi été mis en examen dans ce volet du dossier, les juges financiers se demandant s’il n’est pas le véritable émetteur des 500 000 euros.
Le nom de Khalid Bugshan était apparu dans un autre dossier politico-financier, celui dit de Karachi, portant sur le financement de la campagne présidentielle malheureuse d’Edouard Balladur en 1995 via des rétrocommissions présumées sur un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite, Sawari II.
La garde à vue de François Guéant porte sur des faits distincts de la vente de ces tableaux flamands, a précisé une des sources proches de l’enquête.