Entre 100 000 et 250 000 manifestants ont manifesté samedi à Berlin contre le projet d’accord de libre-échange TTIP en discussion entre l’UE et les États-Unis, ainsi que celui entre l’UE et le Canada (Ceta). Les organisateurs attendaient jusqu’à 100 000 personnes.
Répondant à l’appel de plusieurs partis politiques, organisations syndicales, environnementales, altermondialistes et de défense des consommateurs, 250 000 personnes ont pris part à ce rassemblement, selon les organisateurs. La police, qui avait mobilisé un millier de fonctionnaires, a elle recensé « presque 100 000 » manifestants lors de cette marche, qui s’est déroulée sous un ciel bleu et ensoleillé.
Cet afflux de participants a contraint les autorités berlinoises à suspendre temporairement le trafic ferroviaire autour de la gare centrale, lieu d’où est parti le cortège vers 11h00 pour suivre un parcours dans le centre-ville jusque vers 15h00. Aucun incident n’était signalé en milieu d’après-midi.
Déréglementation généralisée
« Jamais auparavant en Europe autant de gens ne sont descendus dans la rue sur ce sujet », s’est félicité la confédération syndicale allemande DGB, l’une des organisations à l’origine de cette journée d’action dont le mot d’ordre était « stop au TTIP et au Ceta ».
Principale cible des manifestants : le Traité de commerce transatlantique (TTIP, ou TAFTA en français), dont le prochain round de négociations doit avoir lieu à la fin du mois à Miami. Cet accord vise à supprimer les barrières douanières et règlementaires entre les États-Unis et l’Europe. Un accord similaire, le Ceta, est en discussion entre l’UE et le Canada.
Leurs opposants redoutent que ces traités, s’ils sont ratifiés, ne débouchent sur une dérèglementation généralisée et un recul du champ d’action des gouvernements. « Nous sommes là car nous ne voulons pas laisser l’avenir aux marchés, mais au contraire nous voulons sauver la démocratie », a déclaré à la foule Michael Müller, président de l’organisation écologiste NaturFreunde Deutschlands.
Trois millions de signatures
En négociation depuis depuis 2013, l’accord commercial Etats-Unis-Europe serait, s’il voit le jour, le plus vaste au monde. Les deux parties voudraient aboutir avant la fin du mandat du président Barack Obama l’an prochain, mais les obstacles sont nombreux, notamment l’opinion publique de certains pays européens.
Les opposants ont rassemblé plus de trois millions de signatures pour demander l’arrêt pur et simple des négociations à la Commission européenne. Mais Bruxelles leur a adressé mercredi une fin de non-recevoir.