Bonjour,
Je suis un de vos lecteurs réguliers et des auditeurs attentifs de vos interventions. Je viens vous apporter içi mon témoignage, ma réflexion et mes critiques. Pour vous donner une idée de qui vous parle, je m’appelle Jean, 22 ans, fils d’un petit employé et d’une femme au foyer , je suis socialement quelque part entre le bas de la classe moyenne et le haut de la classe populaire. Je viens d’achever une licence de droit dans une fac de banlieue populaire et je m’intéresse depuis longtemps à la politique.
Charles De Gaulle est ma référence politique première. Je suis adhérent à l’UMP et je vote FN. Je suis allé à l’UMP pour plusieurs raisons. La première est que je voulais « en être », c’est-à-dire voir une machine politique de l’intérieur, la seconde était la possibilité de rencontrer des gens de la « haute », des bourgeois, des vrais, de faire connaissance, de les « étudier » de près, bref, de rencontrer des gens que je n’étais jamais censé rencontré.
Les deux autres raisons sont les plus classiques, la possibilité de défendre mes idées (je m’imaginais que le seul moyen de prendre le pouvoir en France était de le prendre à l’UMP et que c’était encore possible) et aussi bien sûr, quand même, la gamelle.
Je me suis efforcé d’aller voir la partie la plus fréquentable de l’UMP, ce qui reste de gaullistes, c’est-à-dire Michelle Alliot-Marie et ses partisans qui représentent à peu près ce qui reste de gaullisme à l’UMP, inutile donc de préciser qu’ils ne sont pas très nombreux.
Pour vous décrire le décor de l’intérieur du parti et surtout de ce que je connais le mieux, son organisation de jeunesse, je dirais simplement qu’il ressemble à sa caricature.
Le mouvement de jeunesse, les jeunes populaires est remplis d’ambitieux imbéciles qui sont là avant tout pour la soupe et le parti « des grands » est une maison de retraite. Il n’y a tout simplement presque personne entre 30 et 60 ans. Les jeunes pop (comme on s’appelle entre nous) sont également assez fidèles à leur caricature, pour la plupart ce sont des grands bourgeois libéraux.
Le type électeur de classe moyenne en souffrance qui en a marre de la chienlit et qui vient à l’UMP en espérant encore que c’est le parti de l’ordre se retrouve surtout dans les fédération de banlieue (93, 91…).
Pour le reste, tous les responsables sont des gens libéraux-libertaires et des mondialistes convaincus, absolument tous. Je n’en ai tout simplement jamais entendu un en privé ou en public critiquer l’Europe, le mariage gay, l’immigration ou Sarko-tout-puissant.
J’ai pu le constater lors d’un débat interne, presque informel et entre jeunes, donc non bouclé. Quand la conversation s’est porté sur la mondialisation et la disparition des frontières et qu’on a fait remarquer que nous étions les seuls assez stupides pour appliquer réellement les traités de libre échange et que l’Europe était le seul ensemble à ne pas avoir de droits de douane, l’un des chef de la mouvance la plus pro-Sarko nous a expliqué que mettre des droits de douane, ce serait la guerre.
Que défendre les intérêts nationaux, ce serait fâcher les autres puissances et le plus sur chemin vers la guerre. Pour un gaulliste comme moi qui considère qu’un pays pour être libre doit être fort, c’était profondément choquant. Il est aussi à préciser que tous les responsables nationaux, à quelques exceptions, sont de l’ouest parisien ou de Neuilly et qu’ils ont tous une fascination sans bornes pour les USA, mais vraiment, comme les barbares devant Rome.
Le filtrage est fait de manière extrêmement simple : ceux qui ne sont pas libéraux-libertaires ne montent jamais plus haut que la claque dans les meetings.
Alors concrètement il y a de tout à l’UMP dans la masse des militants, des gaullistes, des libéraux, des cathos tradi, des racistes (des vrais), des centristes et une importante proportion de gens qui « pensent Le Pen » mais qui croit encore que Sarko va faire le boulot.
Mais ceux qui sont invités à travailler dans les équipes, à prendre des postes, ce sont seulement les libéraux libertaires. La seule chance pour les autres de s’y faire inviter est de se faire remarquer parmi le « micro-parti » de leur tendance et que les responsables de la tendance usent de leur influence pour les y faire admettre.