Bahar Kimyongur, ce Belge autrefois poursuivi pour ses activités au sein du DHKP-C, l’organisation d’extrême-gauche turque, connaît bien ces familles dont les fils partent combattre en Syrie.
Selon lui, le nombre de jeunes partis là-bas serait bien plus important que celui recensé :
« Les familles ont parfois tellement peur qu’elles préfèrent l’omerta et disent qu’elles ne veulent pas d’histoire. »
Cet observateur des communautés belges, licencié en histoire de l’ULB [Université libre de Bruxelles, ndlr E&R], estime que les jeunes qui se rallient aux mouvements qualifiés de terroristes dans le conflit syrien sont victimes d’un « effet de contagion » : dans la rue, par Facebook, etc.
Il pointe aussi la responsabilité – voire l’hypocrisie – de l’État belge qui, en vendant des armes à l’Arabie Saoudite (des FAL), permet à celle-ci de les livrer sans entrave aux rebelles.
Il pointe également à l’origine du départ de jeunes Belges (mais Européens aussi) la prégnance du salafisme, celle de ces prédicateurs qui « luttent contre la mécréance ».
Selon lui, il y aurait des « tours operators » du terrorisme faisant aboutir à la frontière turquo-syrienne ces jeunes militants venus de Belgique ou d’ailleurs.
Il est actuellement en contact avec une douzaine de familles belges qui appréhendent que leur enfant soit parti rejoindre les forces d’opposition en Syrie, comme ces jeunes de Schaerbeek, ceux de Laeken ou d’ailleurs.
Marc Metdepenningen
Le Soir, 17 avril 2013, p. 8.