L’armée américaine est prête à passer à l’action en Syrie si le président l’ordonne, a annoncé le secrétaire à la Défense. Les propos de Chuck Hagel font écho à ceux qui émanent de la Maison-Blanche, selon lesquels Washington étudie toujours ses options.
« Le président Obama a demandé au département de la Défense de préparer des options pour toutes les circonstances. [...] Nous l’avons fait et nous sommes prêts à mettre en oeuvre toutes ces options, s’il décide de recourir à l’une d’elles. »
Pendant ce temps, à Washington, le président a réuni, samedi, ses conseillers de la sécurité à la Maison-Blanche. Barack Obama a passé en revue une série de scénarios de riposte à une utilisation d’armes chimiques en Syrie. Il s’agit essentiellement d’options militaires contre Damas.
La Maison-Blanche n’a pas précisé quelles possibilités avaient été envisagées et quand le président prendrait sa décision.
Elle a ajouté que les services de renseignement américains continuaient de rassembler des éléments pour faire la lumière sur une utilisation présumée d’armes chimiques, mercredi, dans la périphérie de Damas. Les bilans fournis par l’opposition syrienne font état de 1000 morts. De son côté, l’ONG Médecins sans frontières parle plutôt de 355 victimes.
Kerry appelle à Damas
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, s’est entretenu par téléphone, jeudi, avec son homologue syrien, Walid al Moualem, au sujet de cette attaque chimique alléguée.
Selon un responsable du département d’État, l’appel exceptionnel de John Kerry visait à signifier que si le régime syrien « n’avait rien à cacher, [il] aurait dû autoriser un accès immédiat et sans entraves au site » de l’attaque.
John Kerry aurait aussi profité de l’occasion pour rappeler au régime syrien que les commandants de l’Armée syrienne libre laisseraient les inspecteurs de l’ONU travailler en toute sécurité dans la zone touchée.
Le secrétaire d’État américain a fait plusieurs appels diplomatiques, samedi, à ses homologues saoudien, jordanien et turc. Le gouvernement américain voulait ainsi rappeler l’importance d’établir la vérité, tout en insistant sur la gravité de toute utilisation d’armes chimiques.
Par ailleurs, le président Obama s’est entretenu avec le premier ministre britannique, David Cameron.
Les deux dirigeants ont exprimé leur préoccupation face aux « signes de plus en plus importants » de l’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne, a rapporté un porte-parole du chef du gouvernement du Royaume-Uni.
La Maison-Blanche a précisé que MM. Obama et Cameron ont convenu de se consulter concernant les « possibilités de riposte de la communauté internationale ».
Du côté d’Ottawa, le premier ministre Stephen Harper a discuté avec ses homologues français et britannique. Les trois dirigeants ont partagé leurs inquiétudes quant aux allégations d’utilisation d’armes chimiques contre des civils.