L’Europe, dans son sens le plus large est traversée par une crise de confiance sans précédant. Elle est aujourd’hui confrontée à l’une de ses périodes les plus tendues, et même dramatiques, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et bien entendu depuis la fin de la Guerre Froide.
Nous avons fêté le 25ème anniversaire de ce dernier événement dans un état d’esprit de profonde déception. Ceci n’est nullement étonnant. Un grand nombre d’opportunités ont été gaspillé depuis 1989 et ceci se reflète évidemment dans les sentiments d’une grande partie de la population des pays européens. Rappelons-nous qu’en 1990 nous rêvions d’un continent européen réunifié où chaque personne pourrait librement organiser sa vie hors des contraintes dictées par la géopolitique. Bien sûr, certaines de ces idées étaient des rêves et d’autres étaient simplement prématurées. Mais nous devons nous poser la question de ce que nous avons faits de tous ces rêves et que faire du présent sentiment de mécontentement.
Ceci constitue un problème extrêmement sérieux et qui pourrait décider de la paix ou de la guerre pour le continent. Nous devons examiner de près ce qui a provoqué cette situation et comment nous pouvons y faire face.
La crise en Europe, l’Union européenne et la périphérie dangereuse.
Ce que l’on a appelé la « transition », soit la fin du système de type soviétique en Europe de l’Est, s’est terminé par le processus d’élargissement de l’Union européenne. En tant que tel ceci a suscité une vive approbation. Pour de très nombreuses personnes c’était la plus logique des solutions. En réalité, le processus d’élargissement fut largement lié par les espoirs qu’il provoquerait une rapide hausse du niveau de vie moyen. Mais, les résultats de ce point de vue ont été décevants. Si une telle hausse a bien été observée dans certains pays, comme la Pologne, l’écart entre « anciens » et « nouveaux » membres de l’UE subsiste toujours. La ligne de partage de l’Europe qui s’est constituée à la fin du XVIIIème et au XIXème siècle, et qui est le produit de la Révolution Industrielle n’a pas été abolie. De fait, sauf pour deux pays (la Pologne et la Slovaquie) la croissance est restée inférieure à 1,5% dans le long terme (graphique1).
Il est frappant de voir que la différence de revenus entre l’Allemagne, la France et les Pays-Bas d’un côté et des pays comme la Roumanie, la Bulgarie, et même la Hongrie, est la même à présent qu’elle n’était en 1938. L’agrandissement de l’Europe n’a pas enclenché de processus d’égalisation des revenus, voire de rattrapage (graphique 2), sauf dans le cas de la Pologne, de la Slovaquie et peut-être des Pays Baltes. Lorsque la crise de 2007-2008 a frappé, tous ces déséquilibres ont été soudainement révélés.
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