C’est ce que la tradition a retenu du Descartes scientifique , celui du Discours de la méthode mais si tu lis les deux premières méditations , si tu lis le Descartes philosophe , Tu t’aperçois que Descartes reprend avec l’oeil d’un grec la question d’Aristote touchant la première philosophie . Et c’est ça qui est fabuleux et touchant dans cette chevauchée à la française qui cesse à la 3ème méditation.

C’est aussi le début des emmerdes. Pour tout homme de bon sens normalement c’est Sum ergo Cogito, je suis donc je pense. Croire que la pensée est au centre et conditionne le réel, ça t’amène au bout du bout à te retrouver avec des névrosés nombrilistes qui prétendent que tu peux être un homme, une femme, un non-binaire, un animal, etc selon ton désir.

Préoccupant. Certains font dire à Descartes l’exact contraire de ce qu’il a écrit, et devraient le lire avant de cracher dessus. Fans le troisième volet de son lumineux et indépassable Discours de la Méthode, Descartes affirme : « Ma troisième maxime était de toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde et généralement, de m’accoutumer à croire qu’il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées. »

1- Cet extrait prouve que Descartes était convaincu que l’homme a un pouvoir de maîtrise circonscrit à sa pensée, et que sa pensée n’influe pas sur le réel, si bien qu’en aucun cas il ne nous invite à "croire que la pensée est au centre et conditionne le réel."

Bien au contraire, Descartes exhorte l’humain à maîtriser sa pensée, à surseoir à ses désirs, à faire abdiquer sa volonté devant le réel et ses évidences. En application de ce précept eudémoniste de Descartes, un homme biologique qui serait tenté de transitionner, par exemple, devrait chercher à SE vaincre lui-même plutôt que la fortune : Descartes lui intimerait de combattre sa tentation de changement d’assignation sexuelle biologique, de changer son désir, au lieu de modifier l’ordre naturel.

Le cartésianisme réaffirme sans cesse la primauté du réel, en statuant que la pensée ne devrait exercer de prise que sur ses propres désirs et déviances, et abandonner toute présomption de soumettre la nature, le réel, les phénomènes.

2- "Pour tout homme de bon sens normalement c’est Sum ergo Cogito, je suis donc je pense". Bof. Inverser la formule de Descartes conduit à une aberration : J’ai une théière dans ma cuisine. Elle existe bien. Pourtant, elle ne pense pas. Si l’existence est une condition de la pensée, toute existence n’est pas source de pensée. Voilà pourquoi le génie de Descartes postule que seul l’exercice de penser, le mouvement de la pensée, et la conscience qu’a le sujet pensant de son activité, valident avec certitude l’existence du sujet.

Conclusion : Inverser la méthode de Descartes renvoie aux écueils aporétiques de l’existentialisme sartrien, philosophie aussi prétentieuse qu’indigente.Descartes était une cathédrale de finesse et un monument d’intelligence, qui confirme la splendeur de la pensée française du Grand Siècle de Louis XIV.

@ProtégeonslaPalestine Propos intéressant, j’avoue y être allé avec de gros sabots en inversant l’adage de Descartes. Mais finalement qu’a donc apporté Descartes en se mettant en porte—à-faux de la scolastique dont le mot d’ordre était "la vérité c’est l’intelligence qui se conforme au réel" ?
Se revendiquer Cartésien est aujourd’hui à la portée du premier venu, est-ce à tord ? Saint-Thomas et Pascal me semblent cent fois plus valables que toute la prétendue pensée Cartésienne et pourtant, qu’en est-il d’eux ?

Donc parceque le monde a basculé du mauvais côté, les cyniques pragmatiques matérialistes avaient donc raison ?
Il est plus facile d’être du côté des mauvais penchants de l’homme que du côté de la morale.
Si ils ont gagné c’est parcequ’ils avaient le vent de la modernité dans le dos et parcequ’ils ont donné les clefs de leur pays aux ennemis de l’humanité, pas parcequ’ils avaient raison.
Il faut que tous les ’’français’’ qui regrettent l’histoire catholique de notre glorieuse nation pour lui préférer les efficaces judéo-protestants dans la course au fric et la comptabilité traversent la manche ou l’Atlantique et vite.

Vendu ! Donc selon vous, on a raison lorsque l’on est de ceux qui dominent le monde par l’argent ? Nous n’avons connu que 3 spécimens assez nigauds et adeptes de l’utilitarisme pour penser ainsi : Nicolas Sarkozy, Laurent Alexandre, et je vous laisse deviner le 3ème .

René Descartes est ce philosophe complet qui rend fier d’être français. L’empirisme de Berkeley et Hume est à la théorie de la connaissance, ce que Starbucks est à la nutrition : de la merde. Pour qui sait entrevoir les tenants et les aboutissants, il est indiscutable que la rationalité cartésienne embrasse le réel de manière plus neutre, plus exacte et plus humble que l’empirisme anglais qui, inspiré de l’utilitarisme amoral typiquement scandinave et saxon, rend le réel tributaire du prisme subjectif et de la focale étroite de nos capacités perceptives.

L’empirisme anglais mène à l’esclavagisme (moi, élu par la grâce divine que je m’auto-attribue en vertu de mon degré de prospérité socio-économique, je perçois ta gueule de métèque comme inférieure), à l’évangélisme fanatique (moi, l’axe du bien, je vais t’enseigner la démocratie), et au wokisme (définis-toi en genre et en sexualité, tel que ton caprice te perçoit).

Descartes a résolu toutes les apories ci-dessus en soumettant la raison à la grandeur des manifestations phénoménologiques, au postulat que si elle est en mesure de concevoir l’infini en dépit de ses limites, c’est parce que cette notion est extérieure à sa propre finitude : l’incommensurabilité de Dieu.

Produire cette pensée capable de réhabiliter la raison, tout en tenant en joug l’arrogance de la raison fut l’exploit de René Descartes, un titan de l’intelligence humaine. La méthode philosophique de Descartes est une déclinaison du génie français.

Mais le pragmatisme anglo-saxon est risible ! Descartes a beau avoir un paquet de défauts, aucun « penseur anglo-saxon » ne lui arrive à la cheville.

Absolument pas !

Exact. Descartes c’est le précurseur de Marx. C’ est le continuateur d’Aristote. C’est la même méthode. D’abord une théorie générale, puis une collection de faits biaisés, qu’on tord à la limite du sophisme. Tous les trois très proches des milieux bancaires. C’est avec cette méthode qu’on a logiquement persuadé les gens de se faire vaxx, ou que les pets de vache réchauffent l’Ukraine...la lune...

Absolument.

Les faits parlent d’eux-mêmes.

Je ne sais pas pour la philosophie mais en physique, Descartes écoute, observe la nature et essaie de la comprendre. Quand il parle du fonctionnement de l’oeil et du trajet des rayons lumineux, il n’est que dans l’expérience. Bref, le Descartes raconté par toi et les autres ne correspond pas au Descartes que j’ai lu. Mais j’ai pas tout lu.

J’ai lu le Descartes scientifique : dioptrique et géométrie. Tout le monde peut lire ce très bon cours de 150 pages environ, niveau 3e-4e en maths, écrits en quasi français de notre époque (!). En plus du cours sur l’optique, la géométrie (comment traduire les opérations racine carrée ou x^3 en schémas à la règle et au compas) et les courbes, c’est instructif sur l’impression (enluminures, dessins, schémas et courbes), sur qui est Descartes (il parle des mathématiciens et des géomètres comme s’il n’était pas lui-même mathématicien), sur les méthodes (il décrit la méthode selon laquelle on trace la figure et on raisonne dessus, même si la figure n’est pas traçable exactement : curieux de rappeler la méthode "raisonner juste sur une figure fausse" qu’on croyait ancestrale à l’époque de Descartes), sur certains oublis (il balance une équation de courbe optique sans dire d’où ça vient : pas terrible pour un gars méthodique), sur les gens qui écrivent pour le roi (petits groupes de gens discutant entre eux à travers l’Europe mais soumis aux intérêts politiques des princes qui les payent), l’état de l’artisanat du verre, sur les nuées, les mirages, etc...
Tout le monde peut lire le Descartes scientifique. Et ce Descartes ne ressemble pas au Descartes décrit par wiki et l’école.
Un bon point pour Descartes : c’est l’un des rares écrivains en maths à donner les méthodes pour trouver la résolution, plutôt que de balancer la résolution sans dire d’où elle vient. Mais, comme tous les scientifiques, il en garde sous le coude, il ne dit pas tout et est lié à un groupe européen de scientifiques (controverse selon laquelle Snell a fait le travail en optique et non pas Descartes) lui-même soumis aux puissants politiques.
Espérant que ça aide à comprendre le Descartes philosophe et à éviter les multiples Descartes inventés.

@Coyote : Voilà quelqu’un qui a lu ce dont il s’autorise à parler. Bravo !