Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
L’euro est-il responsable de tous nos malheurs ? Non. Est-il l’un des responsables de nos difficultés économiques ? Sans conteste oui. Pourquoi ? Parce que plaquer une monnaie homogène sur des économies hétérogènes était une absurdité dès le départ, une absurdité économique parfaitement connue et dénoncée avec constance par des observateurs remplis de simple bon sens dont je fais partie.
Faire l’euro, et donc la monnaie unique, n’est possible, lorsqu’il y a hétérogénéité économique, que si et seulement si cela s’accompagne d’une union de transfert. Il faut, pour faire simple, que les riches payent pour les pauvres. C’est ce qui se passe en France entre les régions, c’est ce qu’il se passe en Allemagne entre l’Est et l’Ouest ou en Italie entre le Nord et le Sud. Il fallait donc une union de transfert. Pour qu’il y ait une union de transfert, il fallait une Europe fédérale, avec un trésor européen, un fisc européen, des impôts européens.
On peut évidemment être opposé à ce projet de grand « saut fédéral », et à titre personnel j’y suis profondément opposé car pour le moment, l’Europe montre des signes inquiétants d’autoritarisme et un non-respect systématique des démocraties nationales. Enfin, je pense qu’il ne peut pas y avoir de représentation et de démocratie européenne, l’Europe, entité désincarnée et ne correspondant à aucune réalité historique ou territoriale autre que fantasmée, ne peut que devenir un pouvoir oppressant.
Mais revenons à nos moutons. L’euro donc n’est pas viable en l’état : que l’on soit pour ou contre la monnaie unique, pour ou contre l’Europe fédérale, pour ou contre l’Europe tout court, n’est pas le problème, techniquement l’euro n’est pas viable. Cela fait 7 ans que l’on cache la misère sous le tapis et la poussière aussi. Le temps des comptes est désormais venu.