L’industriel et sénateur français Serge Dassault a été inculpé dans une enquête sur des achats de votes présumés dans sa ville de Corbeil-Essonnes, en région parisienne, a appris jeudi l’AFP de source judiciaire.
M. Dassault, 89 ans, une des grandes fortunes de France, a notamment été mis en examen pour achat de vote, complicité de financement illicite de campagne électorale et financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé.
Il est soupçonné d’avoir utilisé sa fortune pour assurer sa réélection à Corbeil-Essonnes, dont il a été le maire de 1995 à 2009.
Aucun contrôle judiciaire ne lui a été imposé, a ajouté la source. Contacté, l’entourage de Serge Dassault n’a pas réagi dans l’immédiat.
L’industriel avait été placé en garde à vue les 19 et 20 février dans le cadre de l’enquête ouverte à Paris sur un système présumé d’achats de votes à Corbeil-Essonnes, mais il en était ressorti libre.
Jusqu’à présent, s’il a reconnu des dons, il a toujours réfuté un quelconque lien avec de la corruption électorale lors des municipales de 2008, 2009 et 2010, les trois scrutins qui intéressent les magistrats instructeurs.
Le propriétaire du groupe d’aéronautique de défense a été maire de la ville de 1995 à 2009, année où un scrutin avait été annulé par le Conseil d’État pour des achats de votes. Dans la foulée, son bras droit Jean-Pierre Bechter avait été élu à la mairie.
M. Bechter, qui a largement été réélu fin mars, a également été inculpé par les juges.
Les juges ont réuni plusieurs éléments depuis l’ouverture de l’information judiciaire il y a un an. Ils enquêtent sur sept millions d’euros qui auraient pu atterrir entre les mains d’intermédiaires, notamment via des fonds venant du Liban.