L’ancien président français Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017, voterait pour son successeur socialiste François Hollande contre la candidate d’extrême droite marine Le Pen si nécessaire, a-t-il laissé entendre jeudi.
Interrogé sur les médias BFMTV et RMC sur l’hypothèse – peu probable selon les sondages – d’un second tour de la présidentielle entre le Front national (FN) et le Parti socialiste (PS), l’ex-chef de l’État a répondu : « Je n’ai jamais voté pour le FN et je n’ai pas l’intention de le faire. »
Voterait-il pour l’impopulaire président François Hollande ? « Pas de gaieté de cœur », a-t-il lâché sans prononcer le nom de celui qui l’a battu en 2012.
« Je pense qu’entre nous avec le FN il y a une barrière infranchissable. Pour eux l’immigration c’est un problème de principe, pour moi c’est un problème de nombre, c’est pas tout à fait la même chose », a expliqué Nicolas Sarkozy.
Ces déclarations apparaissent comme un revirement par rapport à la stratégie dite du « ni-ni » (ni PS, ni FN) défendue par Nicolas Sarkozy lors des derniers scrutins régionaux, et qui revenait à appeler les électeurs de droite à s’abstenir en cas de duel entre l’extrême droite et la gauche.
L’ancien président mène depuis des mois une campagne très à droite, centrée sur l’immigration, l’islam et l’identité et la sécurité, dans l’espoir de gagner la primaire de la droite face à l’ex-premier ministre Alain Juppé, détracteur du « ni-ni » au discours modéré.
Jeudi, Gilles Boyer, le directeur de campagne d’Alain Juppé, a tweeté : « La fin du ni-ni, enfin », avant de saluer « un revirement salutaire ».
« Sarkozy appelle à voter Hollande contre le FN. Au moins les choses sont claires », a pour sa part twitté la députée FN Marion Maréchal Le Pen, dont le parti ne cesse d’accuser la gauche et la droite de connivence.