Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé ce vendredi un discours à l’ouverture du congrès annuel de "La Rencontre internationale et arabe pour le soutien à la résistance", au palais de l’UNESCO à Beyrouth. Et ce en présence de centaines d’intellectuels, d’hommes politiques et de presse, arabes et étrangers, militants pour la résistance.
En voici les principaux extraits :
Le Liban a rejeté une fois pour toute cette fausse croyance qui prône que "la force du Liban réside dans sa faiblesse" et l’a remplacée par "la force du Liban réside dans la solidarité entre son armée, son peuple et sa résistance". Le Liban a réussi à chasser l’occupant de sa terre, et à mettre son peuple et sa nation sur la nouvelle voie avancée de la victoire décisive.
Je vais évoquer le côté brillant du conflit actuel : Lorsque les forces de l’arrogance ont créé "Israël" en tant qu’entité usurpatrice et caserne militaire avancée, elles aspiraient à une forte entité coloniale et expansionniste qui garantit en permanence leurs intérêts dans la région, sous le slogan du grand "Israël".
Les sionistes croyaient qu’ils étaient proches de la concrétisation du projet du grand "Israël", jusqu’à la guerre d’octobre 1973 qui fut un tournant important dans le conflit israélo-arabe. Les deux armées syrienne et égyptienne ont tracé une épopée héroïque et historique inoubliable, et ont mis fin aux aspirations sionistes expansionnistes.
Quelques années plus tard, le régime égyptien a retiré l’Égypte du conflit contre "Israël", et ceci fut le plus grand revirement dans l’histoire du conflit. Mais Dieu a permis à l’Iran, à travers l’Imam Khomeiny, de s’introduire dans le conflit, formant ainsi le deuxième tournant historique.
Lorsqu’Israël a réussi à envahir le Liban en 1982, ceci a ressuscité son rêve d’établir le grand "Israël", mais la résistance l’a chassé d’une façon humiliante le 25 mai 2000, date de l’annonce de l’échec de la théorie du grand "Israël".
S’en est suivi un autre slogan, celui du fort "Israël". Mais le déclenchement de l’intifada en Palestine a créé un sentiment de faiblesse chez les sionistes, qui ont commencé à parler de "la bataille de l’existence". Ainsi, la résistance à Gaza a chassé l’occupation. Les sionistes souhaitaient noyer Gaza en mer mais c’est Gaza qui va les faire noyer.
"Israël" a ensuite mené une guerre offensive contre le Liban en 2006 dans le but d’éliminer la résistance, mais cette dernière est restée efficace et est devenue plus forte. Israël avait voulu par cette guerre restaurer sa force dissuasive perdue, mais il a n’a fait que dilapider le reste de sa force.
Les rêves du fort Israël se sont écroulés à Maroun elRas et Bent Jbeil, ainsi qu’à Gaza en 2008.
"Israël" passe aujourd’hui par une véritable crise, la crise de l’armée invincible, celle du commandement, et de la confiance aux institutions et à l’avenir. Il tente aujourd’hui de restaurer le tout en battant les tambours de la guerre et en proférant des menaces quotidiennes, des menaces qui ne font peur qu’aux lâches et aux vaincus, alors que ceux qui ont expérimenté les champs de bataille, aspirent à la lutte pour offrir à leur nation une nouvelle victoire.
Pour contrecarrer la résistance, Israël a recours à la Communauté internationale, au Conseil de sécurité, à certains régimes arabes et aux murs d’acier, mais en revanche, il fait plein de calculs concernant un possible affrontement militaire. Pour la première fois, Israël cherche des garanties pour sa victoire dans la prochaine guerre.
Les forces hégémoniques mondiales ont profité de leur domination pour agresser nos peuples. Elles ont occupé l’Afghanistan et l’Irak, menacé l’Iran et la Syrie, essayé de contrôler le Liban, soutenu les guerres contre le Liban et Gaza… Leur objectif était de frapper les mouvements de résistance opposés au projet de l’hégémonie qui tente d’imposer une solution à la cause palestinienne selon les conditions israélo-américaines, pour entrainer définitivement la région dans l’ère américano-sioniste.
Le titre de cette bataille était "le nouveau Moyen-Orient" dont a parlé Condoleezza Rice, mais le projet de la résistance a pu effectuer des exploits historiques.
Les mouvements de résistance ont fait preuve de ténacité dans tous les champs de bataille aussi bien que dans les tentatives de liquidation et d’assassinats physiques et moraux. Ils ont persévéré devant les pressions et les isolements. Nos peuples sont restés attachés à la culture de la dignité et de la liberté, entrainant ainsi le processus de paix dans un coma et provoquant l’effondrement du projet du nouveau Moyen-Orient, et ce, grâce à la lutte des combattants et au sang des femmes, des enfants et des vieux.
Nous pouvons au moins parler aujourd’hui de l’échec, du fiasco et du recul du projet américain, et tous ces facteurs constituent un prélude à la fin de ce projet belliciste contre notre nation.
Le meilleur dans tous ces développements c’est que les victoires de la résistance ont eu lieu dans les pires circonstances arabes et internationales, dans un contexte de blocus et de trahison de la part de nos proches arabes. Nous disons ceci pour confirmer à nos peuples que le choix de la résistance est un choix réaliste, rationnel, logique et victorieux, disposant de larges perspectives pour survivre et n’est pas une modique vague de colère.
Le projet de résistance et ses mouvements ont besoin de toute forme de soutien et d’appui, surtout face à la guerre psychologique. D’autres dangers menacent également les mouvements de résistance, à leur tête la guerre de la "manipulation et de désinformation" qui s’adresse au conscient collectif, en portant atteinte à la crédibilité de la résistance, à la confiance en ses partisans et de la nation en elle, en débattant aussi de son efficacité et de son impact sur les sociétés malgré ses victoires tangibles, en l’accusant de commettre des crimes qui n’ont rien à voir avec elle, en l’accusant de vices moraux comme le trafic des drogues, en l’accusant de liens avec des pays régionaux comme l’Iran et la Syrie (que nous remercions continuellement pour leur soutien inconditionnel), en la qualifiant de terroriste, en l’assimilant à la culture de la mort, en l’entrainant dans des conflits internes qu’elle rejette, en faisant pression pour que les mouvements de résistance changent de priorités, en empêchant la voix de la résistance de prendre part aux congrès, et en imposant des lois injustes sur ses médias à l’instar du projet de loi américain qui veut faire taire les deux chaines Al Manar et Al Aqsa.
Je vous appelle donc à soutenir la résistance en premier lieu face à cette immense guerre psychologique qu’ils appellent "la guerre douce", une guerre qui était à l’origine de la chute de l’Union soviétique comme le prétendent les Américains. Mais je vous assure que cette guerre ne nous ébranlera pas et nous allons y faire face par tous les moyens.