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La France négocie la vente de chars Leclerc avec la Colombie

La France négocie avec la Colombie la vente de quarante chars Leclerc d’occasion (1). Ces blindés sont actuellement entre les mains de l’armée de terre. Des experts de la DGA se sont rendus à plusieurs reprises à Bogota pour finaliser la proposition française : la Colombie cherche à se doter d’un char de combat pour contre-carrer la décision de son voisin, le Venezuela d’Hugo Chavez, d’acquérir des T-90 russes. C’est la première fois que la Colombie s’équiperait d’un char aussi puissant.

Les 40 chars en question sont aujourd’hui stockés par l’armée de terre : il s’agit des tranches 4 et 5 de la série 1. Avant de les vendre à la Colombie, ils devront subir une grande visite et se voir apporter quelques modifications (climatisation radio, nouvelles chenilles, instruction en espagnol, etc).

Ces chars proviennent des surplus de l’armée de terre, qui a sérieusement réduit la voilure en matière de blindés. Faisons les comptes :406 Leclerc EMAT ont été livrés à l’armée de terre. Celle-ci ne souhaite plus en disposer (en parc) que de 254. Soit un surplus de 152 chars. Plus d’une trentaine sont à la casse : il s’agit des premières tranches qui ont connu de nombreux problèmes techniques. Une trentaine ont servis de stocks de pièce de rechange et sont aujourd’hui démontés. Dix autres doivent être transformés en véhicules de dépannage. Restent donc un peu plus de 70 Leclerc susceptibles d’être cédés sur le marché de l’occasion. D’autres experts parlent d’une "grosse cinquantaine".

Outre la Colombie, le Qatar pourrait être intéressé par des Leclerc d’occasion, lui qui doit remplacer son parc d’une trentaine d’AMX-30. Jusqu’à présent, le char Leclerc n’a été vendu, neuf, qu’aux seuls Emirats arabes unis.

Le Leclerc a été engagé dans deux opérations extérieures : le Kosovo et le Liban, où il est toujours présent. Depuis 2008, la France ne dispose plus que de quatre régiments à 52 chars, soit un point blindé lourd de 208 chars. C’est un minimum historique.

(1) Dévoilées fin décembre par le quotidien économique la Tribune, les discussions n’ont pas encore abouti contrairement à ce qu’affirme le Point d’hier.