Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite et de Russie ont évoqué samedi à Jeddah les conflits en Syrie et en Irak, qui les divisent, en insistant toutefois sur la nécessité de préserver l’intégrité territoriale de ces deux pays.
Le prince Saoud al-Fayçal et Sergueï Lavrov se sont mis d’accord pour "travailler ensemble en vue de mettre en oeuvre l’accord de Genève I prévoyant un transfert pacifique du pouvoir en Syrie", a souligné un porte-parole saoudien après les entretiens.
Ils se sont également dits soucieux de "préserver l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie", a ajouté le porte-parole, cité par l’agence officielle Spa.
L’Arabie et la Russie ont souligné d’autre part l’importance de "lutter contre les organisations terroristes qui ont exploité la crise pour trouver un abri sûr en territoire syrien".
Le porte-parole saoudien n’a pas évoqué les divergences entre les deux pays sur la Syrie, où Ryad soutient les miliciens armés tandis que Moscou appuie les autorités officielles du président Bachar al-Assad.
La "détérioration de la situation en Irak et ses conséquences sur la région", ont été également évoquées par les deux ministres, a indiqué le porte-parole.
Lavrov et le prince Saoud ont, selon lui, souhaité que les "efforts portent pour le moment sur le maintien de l’intégrité de l’Irak et l’unité de toutes les composantes du peuple irakien qui doivent bénéficier de l’égalité des droits et des devoirs".
Mais l’Arabie saoudite a tenu à souligner, selon le porte-parole, que cet objectif ne peut être atteint qu’avec "la formation d’un gouvernement d’unité nationale représentant tous les Irakiens sans discrimination et sans exclusion".
"Toute intervention étrangère ne ferait, à ce stade, qu’exacerber la crise et approfondir les ressentiments confessionnels", a estimé l’Arabie saoudite.
Maliki a reçu vendredi le "soutien total" du président russe Vladimir Poutine dans son combat contre les groupes terroristes qui ont pris le contrôle de pans entiers du territoire irakien.
Avant d’achever sa visite en Arabie saoudite, Lavrov a été reçu au siège de la Conférence de la coopération islamique (OCI), où la Russie a un statut d’observateur.
Saoud al-Fayçal a pris en février le dossier syrien des mains du chef du service de renseignement saoudien, Bandar ben Sultan, à la politique syrienne controversée et qui a été limogé en avril.
Poutine avait reçu le 31 juillet au Kremlin le prince Bandar et aurait rejeté, selon des sources diplomatiques au Moyen-Orient, une proposition saoudienne de lâcher le régime de Damas en échange d’un énorme contrat d’armement et d’une plus grande influence dans le monde arabe.