Plus de deux personnes se font tuer par jour par la police américaine en 2015, selon le Washington Post. Ce nombre est bien plus élevé que les statistiques fédérales, incomplètes.
Le quotidien américain a enquêté sur ces homicides à travers tout le pays. Il a dénombré au moins 385 personnes tuées par la police aux États-Unis depuis janvier.
Le chiffre de deux tués par la police par jour est beaucoup plus élevé que celui publié par le gouvernement fédéral ces dix dernières années. Les statistiques officielles sont jugées incomplètes du fait que la police locale n’est pas contrainte de faire un rapport après chaque homicide perpétré par les forces de l’ordre.
Ce décompte paraît alors que le pays est secoué par un débat très vif sur le niveau des violences policières. Les communautés noire et latino sont particulièrement concernées. Le Post indique d’ailleurs que les Noirs ont été trois fois plus nombreux à être victimes d’homicides commis par la police depuis début 2015.
Des émeutes urbaines avaient éclaté après la mort en août 2014 de Michael Brown, un Noir de 18 ans, sous les balles de la police, à Ferguson, dans le Missouri. Le mois dernier, Baltimore a elle aussi été secouée par des émeutes après la mort de Freddie Gray, un Noir de 25 ans, entre les mains de la police.
Un schizophrène avec un balai
Selon l’enquête du Post, la plupart des personnes tuées par les forces de l’ordre étaient armées, principalement de pistolets, mais aussi de couteaux ou autres objets létaux. Seulement 16% n’étaient pas armées ou portaient une arme factice.
Le journal a également découvert que ces morts étaient souvent le fruit d’altercations qui dégénéraient entre la police et des membres de communautés.
Dans un des cas, en Floride, la police a abattu un schizophrène qui agitait un manche à balai. Sa mère avait appelé les forces de l’ordre, car elle ne pouvait le convaincre de rentrer afin de ne pas attraper froid.