Le 16 janvier 1945, alors que les troupes soviétiques marchent sur Berlin, Adolf Hitler s’installe au Führerbunker situé sous les bâtiments de la chancellerie du Reich, rejoint par sa compagne Eva Braun et quelques-uns de ses plus proches collaborateurs, dont Martin Bormann.
Du 4 au 26 février, lucide mais avec amertume, le chancelier évoque les événements passés, les accords de Munich, les ennemis du national-socialisme, la guerre inéluctable, mais aussi ses alliés, sa vision des peuples et de l’Europe qu’il avait espéré unifier. Il dit sa déception de n’avoir pas pu convaincre les Anglais, ce peuple frère, de se rallier à son projet, réaffirme sa méfiance envers la France à l’égard de laquelle « l’erreur de notre politique a été la plus complète ». Bien qu’analysant l’alliance italienne avec sévérité, il confirme son amitié envers Mussolini, témoigne de son estime pour le Japon et se demande une dernière fois : a-t-il eu raison de tenir l’Espagne écartée du conflit ? la date choisie pour entrer en guerre contre la Russie était-elle judicieuse ?
Au-delà de ces considérations stratégiques, le chancelier revient également sur son projet, non seulement social mais civilisationnel d’une Europe indépendante, aussi bien des États-Unis que de la Russie soviétique. Mais pour cela, dit-il, « nous avions besoin de la paix », cette paix qui « eût permis de tenir les Américains à l’écart des affaires de l’Europe ». Puis, après plus d’un mois d’interruption, dans une dernière note, il envisage avec douleur le futur d’une Allemagne qu’il sait vaincue.
Le 29 avril, il épouse Eva Braun et dicte deux documents à sa secrétaire, son Testament politique et son Testament privé, avant de se suicider le 30 avril.
Ce sont ces notes, consignées par Martin Bormann, et ces deux testaments qui sont réunis ici.