Egalité et Réconciliation
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Rapport détaillé de Human Rights Watch sur les exactions de l’opposition envers des civils en Syrie

Traduction E&R

(New York) - Des combattants de l’opposition en Syrie ont apparemment exécuté des civils en garde à vue au cours d’une offensive dans le village chrétien de Sadad du 21 au 28 octobre 2013. D’autres civils ont également été tués par des tireurs embusqués de l’opposition. De plus, des civils ont été tués par les bombardements de l’opposition, alors que les combats entre les forces gouvernementales et l’opposition dans le village continuaient.

Des résidents ont rapporté à Human Rights Watch que lors de l’offensive contre les forces gouvernementales dans Sadad, à 100 kilomètres au nord-est de Damas, des combattants rebelles ont refusé de permettre aux résidents du village de quitter leurs foyers dans les zones où les combats étaient actifs. Dans au moins un cas, les combattants auraient utilisé un résident comme bouclier humain. Les résidents ont également déclaré que les combattants de l’opposition leurs ont également volé des objets personnels, de plus ils auraient vandalisé, volé, et endommagé les biens dans au moins trois églises d’importance locale et historique.

« Les combattants de l’opposition sont entrés dans Sadad en affirmant qu’ils ne blesseraient pas de civils, mais c’est exactement ce qu’ils ont fait », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient de Human Rights Watch. « Il n’y a aucune excuse pour des attaques aveugles ou ciblées contre des civils ou des zones civiles. »

Human Rights Watch a rappelé que les combattants de l’opposition ne doivent jamais exécuter ou cibler directement des civils ou toute personne sous leur garde, ne jamais prendre pour cibles des zones civiles ou des sites religieux. Ils doivent prendre des précautions pour protéger les civils au cours des opérations dans les zones résidentielles, y compris en facilitant la manière pour les résidents à quitter la région s’ils le souhaitent. Ils ne devraient pas exposer des civils à des risques supplémentaires, et en aucun cas les utiliser comme boucliers humains.

Sur les sites de réseaux sociaux, les groupes d’opposition parlent de l’opération Sadad comme faisant partie de « Bataille des portes de Dieu, ne pas fermer » (« Battle of God’s doors Do Not Shut »), où plusieurs groupes ont également annoncé leur participation à l’opération et publié des images montrant apparemment leurs membres dans la lutte contre Sadad. Les groupes impliqués dans l’opération comprennent al-Maghaweer de Dera’ al-Islam, bataillon de l’Armée syrienne libre (ASL), Ahel al-Athar bataillon de l’ASL, Liwa al-Haq, Jabhat al-Nusra, al-Khadra’ bataillon, et l’État islamique d’Irak et Sham. Selon un message du bataillon al-Khadra’ sur Twitter, son chef dirigea non seulement al-Khadra, mais également l’État islamique d’Irak et Sham, et les forces Jabhat al-Nusra pendant l’opération. Abu Ayham est le chef de terrain de Dera ’al-Islam.

Dans la plupart des cas, Human Rights Watch n’a pas été en mesure d’établir le(s)que(s) des groupes d’opposition participant sont responsables pour les abus que celles-ci a documenté. Un résident a déclaré à Human Rights Watch que des combattants qui se sont identifiés comme Jabhat al-Nusra l’ont utilisé comme bouclier humain, et Human Rights Watch a observé des graffitis recouvrant une église dans Sadad et apparemment laissés par Liwa al-Haq, Jabhat al-Nusra, et Liwa al-Tawhid.

Human Rights Watch a visité Sadad au cours d’une mission d’enquête en Syrie avec la permission du gouvernement syrien et a interrogé 10 résidents et le maire, Sleiman Khalil. Human Rights Watch a également parlé plus tard à trois habitants par téléphone. Human Rights Watch a interrogé chaque résident séparément dans divers endroits dans le village. Le maire a été interrogé dans les bureaux municipaux. Sauf pour le maire lui-même lors de son interview, aucun des responsables gouvernementaux syriens n’était présent lors des entretiens. Les noms des personnes interviewées ont été changés pour leur sécurité.

Les résidents de Sadad ont dit que les combattants armés de l’opposition sont entrés dans leur ancien village de 12 000 personnes, dans la matinée du 21 octobre, et ont combattu les forces gouvernementales, qui ont envoyé des renforts dans le village au cours de la semaine suivante. Le village, qui borde Qalamoon au sud, Mheen à l’est, Hissya à l’ouest, et Na’amiyah au nord, est l’une des nombreuses zones résidentielles affectées par les combats entre les forces gouvernementales et l’opposition dans la « Bataille des portes de Dieu, ne pas fermer ».

Les résidents de Sadad ont rapporté qu’au cours de la semaine que les combattants de l’opposition ont passée dans le village, les combattants pour la plupart n’ont pas ciblé ou violenté de résidents, mais que dans certains cas, ils ont mis en danger et ont tué des civils ainsi que des personnes en garde à vue et ont intentionnellement endommagé et pillé des sites civils, y compris des églises. Les combattants rebelles ont également forcé les habitants à rester dans les zones de combat actif, auraient utilisé au moins un résident comme bouclier humain, et auraient apparemment exécuté des résidents et tué d’autres avec des tirs de snipers. Alors que les forces de l’opposition combattaient les forces gouvernementales dans le village, quelques résidents ont également été tués par les bombardements aveugles de l’opposition.

Human Rights Watch a identifié les noms des quarante-six résidents de Sadad tués dans le village lors de l’opération, qui a duré une semaine. Quarante et un d’entre eux étaient des civils, dont quatorze femmes et deux enfants, ont précisé les résidents à Human Rights Watch. Trois des victimes étaient des policiers, un soldat réserviste qui ne servait pas actuellement, et un autre soldat en permission chez lui, ont indiqué les habitants. Si ces informations sont confirmées, seulement les policier et le soldat en permission – si participant à une opération de contre-insurrection – auraient été des combattants. Dans 22 des 46 cas, Human Rights Watch a parlé aux résidents qui ont décrit la façon dont les autres résidents ont été tués. Dans les autres cas, Human Rights Watch a reçu les noms des morts de responsables de l’église locale, qui a coordonné les sépultures. Human Rights Watch a également reçu des rapports stipulant que des combattants des forces gouvernementales et ainsi que de l’opposition syrienne sont également morts au cours des combats, mais il n’y a pas encore de confirmation du nombre des tués.

Human Rights Watch exhorte le Conseil de sécurité de l’ONU à déférer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI). Un renvoi vers la CPI serait une première étape cruciale vers la réalisation de la justice pour les victimes d’atrocités par toutes les parties du conflit armé en Syrie, et enverrait un message fort que les crimes graves ne seront pas tolérés. Au cours des deux dernières années et demie, Human Rights Watch a largement documenté les exactions commises par les forces gouvernementales et pro-gouvernementales lors des opérations au sol, y compris les exécutions, bombardements aveugles et autres attaques de tireurs d’élite, et l’utilisation de boucliers humains. Celle-ci a également documenté des bombardements aveugles, et exécutions et les enlèvements par les forces de l’opposition lors des opérations au sol.

Selon Human Rights Watch, actuellement, 64 pays, dont six membres du Conseil de sécurité, ont exprimé leur soutien à un renvoi vers la CPI. La Russie a décrit l’effort de chercher un renvoi comme « inopportun et contreproductif », les membres du Conseil de sécurité, tels les États-Unis, qui n’ont pas encore soutenu un renvoi vers la CPI, devraient publiquement le faire, et prendre toutes les mesures possibles pour encourager la Russie à abandonner sa position.

« Un renvoi vers la CPI priverait les deux deux opposants de leur sentiment d’impunité et de préciser que des abus peuvent les conduire derrière les barreaux à La Haye », a déclaré Sarah Leah Whitson. « Il est plus qu’urgent que le Conseil de sécurité surmonte l’impasse actuelle sur la justice pour les graves crimes en cours en Syrie. »

Comptes-rendus détaillés des meurtres et autres abus

Compte-rendu des villageois

Dans des entretiens réalisés à Sadad le 11 novembre, cinq résidents et le maire ont rapporté à la Ligue des droits de l’homme que les combattants de l’opposition sont entrés dans le village le 21 octobre à environ 06h15. Le maire a dit que les combattants sont arrivés du sud, du nord et de l’est, et ont gagné l’accès après avoir provoqué deux explosions presque simultanément aux points de contrôle de l’armée à l’est et à l’ouest, tuant un certain nombre de soldats gouvernementaux. Dans les annonces sur les sites de réseaux sociaux, certains groupes de l’opposition ont déclaré que les doubles attentats à la bombe étaient des opérations suicide.

Le maire a dit qu’environ 2 000 combattants armés, à prédominance syrienne, mais aussi des étrangers venant de Libye, de Tchétchénie, d’Arabie Saoudite et du Qatar, sont entrés dans le village par les trois routes principales, dans environ 50 camionnettes. Ils ont pris le contrôle du commissariat de police locale et d’un centre de la sécurité politique, deux bâtiments de sécurité gouvernementaux dans la région.

Les combattants rebelles se déployèrent dans tout le village, et, rapporte le maire, annonçant au moyen d’un mégaphone qu’ils ne voulaient aucun mal aux résidents. Les soldats de l’armée syrienne, venus des régions voisines, sont entrés dans Sadad pour les combattre. Tout au long de la semaine suivante, les rebelles se sont engagés avec les forces gouvernementales dans des batailles depuis leurs positions dans le village. Le 28 octobre, les rebelles se sont retirés du village.

Exécutions apparentes

Le maire a déclaré à Human Rights Watch que dans l’assaut initial sur le village, les combattants de l’opposition ont exécuté trois officiers de police et un résident qui était un soldat réserviste, tous sans armes et sous la garde des combattants de l’opposition. Le maire a déclaré à Human Rights Watch qu’ils ont été capturés à environ 06h30 le 21 octobre sur le chemin de l’édifice municipal, où ils ont rencontré le maire, au commissariat de police. Il a dit qu’il a vu les policiers entrer désarmés dans le véhicule municipal partant vers le poste de police.

Une vidéo que Dera ’al-Islam a publié le 25 octobre sur sa chaîne YouTube montre des combattants de l’opposition dans Sadad avec cinq cadavres en civil portant des personnes blessées par balles – le vidéaste les appelle « Les chiens de Bachar ». Le maire a identifié quatre d’entre eux comme les officiers qui ont été tués. Les quatre corps allongés en rang apparaissent dans la vidéo. Human Rights Watch a déclaré que la position de leur corps semble indiquer qu’ils ont été alignés et abattus dans la poitrine à environ la même distance, et que la vitesse des coups de feu avait fait pivoter leurs corps. L’absence de sang autour sur le terrain, sauf immédiatement autour des corps ou des marques dans la saleté, suggère également que les corps n’ont pas été tirés ou déplacés, mais plutôt que les hommes ont été placés dans une ligne, puis fusillés. Une enquête plus approfondie est nécessaire pour établir les circonstances exactes de leur mort. Les parties d’un conflit qui exécutent sans distinction, combattants ou des civils, sous leur garde formelle ou effective, se sont rendus coupables de crimes de guerre.

Le maire et plusieurs résidents ont également déclaré à Human Rights Watch que quelques jours après que les forces gouvernementales ont repoussé les combattants de l’opposition hors du village, les habitants ont suivi une odeur putride pour localiser – avec l’aide des forces de défense civile – et récupérer six cadavres que quelqu’un avait apparemment jetés dans un puits. Ils ont identifié les corps comme des résidents civils d’une même famille : Najla Mtanes al-Cheikh, 45 ans ; Fadi Sarkis Drouj, 16 ans et Ranim Sarkis Drouj, 18 ans, les fils de Najla, Mtanes Sleiman al-Cheikh, ses parents âgé de 75 ans ; Habbsa Nassif al-Sheikh, et Maryam Nassif al-Cheikh, 90 ans. L’âge des trois résidents et la présence d’un enfant tué avec son frère et sa mère, confirme ce que disent les autres résidents, que les membre de cette famille étaient des civils. Un voisin qui était présent lorsque les corps ont été retrouvés dit que les victimes avaient les yeux bandés, les mains liées et avaient été abattus à la tête.

Le voisin a dit à Human Rights Watch qu’avant que les rebelles ne se soient retirés, il aidait les gens pour qu’ils quittent le village. Le 24 octobre, il avait appelé Najla, dont la famille était parmi les dernières à rester dans un quartier sous contrôle de l’opposition, pour tenter d’organiser son évasion. Il a dit qu’elle lui a dit qu’il serait impossible pour elle de partir parce qu’elle avait trois parents âgés avec elle. Le lendemain matin, quand le voisin a appelé de nouveau, il n’y avait pas de réponse.

Plus tard ce jour-là, les soldats gouvernementaux syriens ont repris le contrôle de la partie centrale du village, où Najla et sa famille vivait. Le voisin a dit qu’il a demandé aux soldats de vérifier Najla et sa famille, mais les soldats lui ont dit qu’ils n’avaient vu aucune trace d’eux. Le voisin a dit à Human Rights Watch que le puits où les corps ont été retrouvés était à quatre maisons et environ vingt-cinq mètres de là où Najla et sa famille vivaient.

Human Rights Watch a visité le puits, et ainsi observé les taches de sang sur les murs intérieurs et extérieurs et ce qui semblait être deux marques de balles sur la paroi intérieure du puits, mais n’a pas trouvé de témoins de ces meurtres. Une enquête plus approfondie est nécessaire pour établir qui a tué la famille.

Mise en danger des civils : restrictions de circulation

Le maire de Sadad a déclaré à Human Rights Watch que dès que les combattants de l’opposition sont entrés dans le village, il a reconnu que certains d’entre eux étaient des villages voisins. Il a dit qu’il a commencé à contacter les agences humanitaires locales et internationales, ainsi que des leaders communautaires, y compris les chrétiens et chefs religieux musulmans sunnites des régions voisines, pour tenter de négocier un cessez-le feu qui aurait permis aux civils de fuir. Un chef religieux chrétien local qui a participé aux négociations a également dit à Human Rights Watch que des tentatives ont été faits pour négocier un cessez-le feu.

Mais les habitants ont dit à Human Rights Watch que des combattants de l’opposition, dans certains cas, les avait empêchés de quitter leurs maisons, avec des conséquences dévastatrices.

Antonious, qui vit sur ​​la route principale, sur le côté ouest de Sadad, a déclaré à Human Rights Watch que le premier jour de l’offensive de l’opposition, lui et sa famille sont restés à l’intérieur de leur maison, en écoutant les appels de « Allah Akbar » à l’extérieur. Le lendemain, il a essayé de convaincre les combattants rebelles de lui permettre, à lui et à ses parents, de se déplacer vers une zone plus sûre, mais ils ont refusé, a-t-il dit. Antonious dit que le troisième jour, hors de la vue des combattants de l’opposition, lui et ses proches ont utilisé une échelle pour grimper sur un petit mur derrière la maison pour aller à la maison de son oncle, qui semblait plus sûr. Mais autour de 15h ou 15h30, dit-il, une énorme explosion retentit et toute la maison de l’oncle s’est effondrée. Human Rights Watch n’a pas pu déterminer la cause de l’explosion ou si elle est due à une attaque de l’opposition ou des forces gouvernementales.

« J’étais dans le jardin, donc je vais bien, mais ma mère, mon frère, papa, et la femme de mon oncle ont tous été tués. Mon oncle était aussi dans le jardin... Les deux maisons, la nôtre et la leur, ont disparu... Après cela, ils nous ont laissé aller dans une maison [dans une zone plus sûre] avec d’autres voisins et là, nous étions dans le sous-sol. »

Jamil, qui vit également avec sa famille sur le côté ouest de Sadad, a déclaré à Human Rights Watch que le 21 octobre , les combattants de l’opposition ont encerclé et sont entrés dans son quartier, ils ont positionné leur lance-roquettes deux à trois mètres en face de sa maison, et lui ont dit que lui et sa famille ne pouvaient aller nul part en raison de la poursuite des combats. Le 25 octobre, dit-il, sa maison a pris feu après que les forces gouvernementales ont bombardé la position militaire de l’opposition en face de sa maison. Lui et ses proches ont réussi à s’échapper, mais la maison a été détruite. Après l’attaque, a-t-il dit, les combattants de l’opposition ont transporté sa famille et plusieurs de leurs voisins vers une zone plus sûre.

Ala, qui vit sur le côté est de Sadad, a déclaré à Human Rights Watch que des combattants de l’opposition ont expulsé sa famille de leur domicile pour l’occuper. Il a dit qu’il a permis aux seize membres de la famille d’échapper aux combats, tandis que les combattants ont forcé leurs voisins à rester sur place.

En vertu des lois de la loi martiale, les parties d’un conflit doivent prendre toutes les précautions possibles lors d’opérations militaires pour minimiser la perte de vies civiles et doivent, dans la mesure du possible, déplacer les civils dans les zones sous leur contrôle, où ils déploient leurs forces militaires.

Mise en danger des civils : utilisation présumée d’un bouclier humain

Dans un cas au moins, les combattants de l’opposition auraient saisi un homme dans sa maison, apparemment pour l’utiliser comme un bouclier humain en passant à portée d’un tireur d’élite du gouvernement. L’homme, Fouad, vit avec sa femme et ses trois jeunes enfants près de l’église Mar Elias sur la route principale de Sadad. Il a dit que le 26 octobre, trois combattants qui se sont identifiés comme membres de Jabhat al-Nusra sont venus dans sa maison et ont exigé son argent, téléphone portable, et sa carte d’identité.

Ses enfants étaient terrifiés, dit Fouad. Les combattants ont dit à tout le monde de se taire, et ont interrogé Fouad sur ses appels téléphoniques, essayant apparemment d’évaluer s’il avait été en contact avec des gens pour aider le gouvernement. Fouad a dit qu’un combattant a recomposé le dernier numéro que Fouad avait appelé de son téléphone – sa sœur – lui a dit de ne pas dire un mot, tandis que le combattant déterminait qui elle était. Fouad a dit que sa mère, sa nièce, sa femme et trois enfants regardaient quand les hommes lui ont dit de se coucher, puis l’ont frappé à coups de crosse de fusil . L’un d’eux a dit : « Nous tuons les Nasara [chrétiens] » a déclaré Fouad.

Plus tard, Fouad a dit : « Deux d’entre eux m’ont pris avec eux pour marcher dans la rue, en marchant de chaque côté de moi jusqu’à ce que nous passions le sniper [du gouvernement], de sorte qu’ils ne puissent pas tirer. Et puis ils m’ont laissé partir. Lorsque nous marchions, le tireur n’a pas tiré sur nous. »

Les combattants de l’opposition ne devraient pas mettre en danger les civils en limitant leur capacité de fuir ou en les utilisant comme boucliers humains, rappelle Human Rights Watch.

L’utilisation de boucliers humains – en utilisant la présence de civils pour empêcher le ciblage d’objectifs militaires – est interdite par le droit international humanitaire. Les combattants qui utilisent délibérément des civils comme boucliers humains pour dissuader les attaques sur leurs forces sont responsables de crimes de guerre.

Victimes civiles par des tirs de snipers, et des bombardements

Les résidents ont déclaré à Human Rights Watch que les tirs de snipers rebelles et les bombardements aveugles ont tué des membres de leur famille et des voisins.

Ala a déclaré à Human Rights Watch que le 25 ou le 26 octobre, un tireur d’élite, dans la partie est de Sadad, contrôlée par l’opposition, a tué son cousin, Jamil Asfour, 35 ans, la femme de son oncle, Shamsa al-Boufi, 65 ans, et sa mère, Fouda al-Boufi, 80 ans, alors qu’ils essayaient de fuir vers une partie plus sûre du village. Il a dit qu’après que les soldats du gouvernement syrien ont repoussé les combattants rebelles, les soldats ont retrouvé les corps avec des blessures par balles, dans la partie est du village. Un deuxième membre de sa famille, qui vit dans la partie est, a également confirmé à Human Rights Watch que ces trois membres de leur famille avaient été tués par un tireur d’élite positionné sur place.

Une autre habitante, Sarah, a déclaré à Human Rights Watch que cinq personnes, dont son fils, effectuaient des livraisons de nourriture, sans armes, aux voisins assiégés dans la partie nord de Sadad le 25 octobre, quand les bombardements ont tué trois des cinq personnes, y compris son fils. L’un des survivants, qui a été blessé, lui a dit que l’obus de mortier qui a tué son fils venait d’une des positions de l’opposition, de laquelle les combattants de l’opposition attaquaient vers une zone contrôlée par le gouvernement dans le nord du village. Pourtant il n’y avait aucune position du gouvernement dans leur quartier.

Human Rights Watch a parlé à l’un des hommes blessés pendant la frappe, dont le père était mort dans l’attaque. Il a dit que le 25 octobre, les soldats gouvernementaux ont traversé son quartier à la recherche de combattants et pour rassurer les résidents. Après que les forces gouvernementales ne furent plus dans la région, à environ 14h15, trois obus sont tombés dans son quartier, l’un après l’autre. Il a dit que la troisième frappe a tué les trois personnes livrant des denrées alimentaires, et lui et une cinquième personne blessée, et que, après l’attaque, les soldats du gouvernement sont venus dans le quartier et ont transporté les morts et les blessés vers les hôpitaux à proximité. Il a donné à Human Rights Watch les noms des morts et des blessés.

L’absence de cibles militaires dans la zone touchée par des obus tirés par les forces de l’opposition reflète que leur méthode d’attaque ou les attaques elles-mêmes peuvent-être qualifiées d’aveugles, a dit Human Rights Watch. Les combattants ne doivent cibler que des objectifs militaires et doivent prendre des précautions pour ne pas blesser des civils.

Vols et destructions de biens, y compris sur des sites religieux

Quatre résidents de Sadad ont déclaré à Human Rights Watch que des combattants ont fait irruption dans leurs maisons ou leurs voitures et ont volé leurs biens. Les résidents ont également décrit les dommages perpétrés sur plusieurs des églises de Sadad. Human Rights Watch a visité trois églises que les résidents ont indiquées comme étant parmi les plus endommagées.

Deux résidents ont dit avoir vu des combattants de l’opposition entrer dans les l’église Mar Theodore le 25 octobre. Lorsque les forces gouvernementales ont repris le village, les résidents ont déclaré que des éléments manquaient dans l’église et qu’elle avait subi des dommages qui semblaient intentionnels.

Quand Human Rights Watch a visité l’église le 11 novembre, les habitants avaient déjà nettoyé la plupart des dommages qu’ils ont décrits. Human Rights Watch a observé un candélabre cassé, et une porte cassée d’une armoire verrouillée derrière l’autel de l’église, où les résidents ont dit qu’un système de son avait été volé, laissant les fils pendant. Human Rights Watch a également vu deux couronnes destinées à être portées par des prêtres de l’église qui semblait être intentionnellement aplaties et pliées en deux. Les résidents ont également déclaré que les combattants de l’opposition avaient volé des chandeliers de cuivre ainsi que des calices avec des reliques religieuses. Des bombardements – dont l’origine n’est pas claire – ont également endommagé le toit de l’église, laissant le plafond en bois visiblement endommagé.

Dans l’église Mar Sarkis, qui, comme l’ont indiqué les habitants, a plusieurs centaines d’années, Human Rights Watch a observé des graffitis sur les murs intérieurs, les uns sur les bords de rares et célèbres fresques de l’église. Sur un tag on pouvait lire, « Saqar le Libyen est passé par ici pour la liberté de Mheen [un village voisin] », une ville où les rebelles se battaient contre le gouvernement. D’autres représentaient, les noms des groupes d’opposition, dont certains ont annoncé leur participation à la bataille dans Sadad : « Liwa al-Haq », « Jabhat al-Nusra », et « Liwa al-Tawhid ». Les vitraux des portes de l’église ont été brisés près de la clenche, ce qui suggère une entrée forcée.

Dans l’église Mar Mikhael, Human Rights Watch a observé des trous de balle dans le plafond et les murs, ainsi que sur plusieurs peintures religieuses, des comportements indiquant vandalisme plutôt que des échanges de tirs. Un résident a déclaré à Human Rights Watch qu’il avait vu des combattants rebelles occuper l’église, et a montré à Human Rights Watch de la nourriture et des objets personnels, qu’ils ont laissé derrière selon lui. Human Rights Watch a observé des icônes religieuses détruites, des sièges et des bancs en bois cassées, et la boîte de collecte de l’église vide et brisée. Un résident a déclaré à Human Rights Watch que des reliques religieuses ont également été portées disparues.

En vertu du droit international humanitaire, les parties d’un conflit armé ont la responsabilité de ne pas attaquer intentionnellement des édifices religieux qui ne sont pas utilisés à des fins militaires. Ils sont interdits de saisir, détruire ou endommager volontairement des bâtiments ou des institutions religieuses, interdits de vol, de pillage ou de vandalisme dirigés contre des biens culturels importants. Pillages et attaques délibérées contre des sites religieux qui ne sont pas des objectifs militaires sont des crimes de guerre.

Sur l’instrumentalisation géopolitique de l’islam, chez Kontre Kulture :

 






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5 Commentaires

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  • la blague, Human Rights Watch croit pourvoir pauser son opinion sur la table entre conflit de plusieurs puissances que des conneries c’est truc

     

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  • #600484

    Human right watch un bien grand titre pour un mec tout seul en Angleterre

     

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  • En gros, c’est le détail de ce que l’on sait depuis le début, concernant les "rebelles", qui, selon la presse occidentale, sont venus de toute la région, cheveux au vent, pour défendre la liberté et la démocratie...la liberté, l’égalité et la fraternité, leitmotiv sodomite s’il n’était une simple arnaque...

    Human Right Watch oublie juste de préciser ou étaient fabriqué et qui fournissait les armes à ces "rebelles"...ni d’où venait le pognon pour tout cette horreur...

    On se souviendra de la position des politiciens français, président et ministres, puis de la presse française, et on se souviendra que ces gens, non content de nous désinformer, de nous mentir, de nous manipuler, ont encouragé, ont souhaité, la destruction du peuple syrien !

    Et pourquoi la France était à ce point virulente concernant la Syrie ? Il faut, semble t-il, trouver la réponse dans la petite colonie illégale installée sur la terre de Palestine...car la France n’a strictement aucun intérêts à agresser la Syrie. Celle-ci ne nous ayant "rien fait".

    Un point à noter : Tous les personnage public qui ont souhaité la mort du peuple syrien sont TOUS franc-maçons, ou juifs...quand on vous dit que les juifs ont tant souffert et que les franc-macs ont "tant fait" pour la société, qu’ils sont bourrés d’humanisme etc...il y’a de quoi se poser quelques questions !

    Liberté, égalité, fraternité, démocratie, république, mon cul sur la commode...

     

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  • Human Rights Watch et Amnesty sont des fausses ONG, à la botte des américosionistes
    Ils critiquent très peu les USA et Israel

     

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  • Traduit par Bibi ;) hehe

     

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