Durant cet été, Boulevard Voltaire veut mettre à l’honneur des livres qui, nous semble-t-il, sont remarquables pour le constat qu’ils dressent ou les questions qu’ils posent. Des livres dont nous vous avons déjà parlé, pour la plupart.
Nous vous proposerons donc, chaque semaine, du lundi au vendredi, cinq extraits d’un de ces ouvrages. Et pour poursuivre ce voyage dans les meilleurs des essais de ces derniers mois, des morceaux choisis du livre de Daniel Riolo, Racaille football club ? Fantasmes et réalités du foot français (Éditions Hugo & Cie)
Ce que Kepel appelle la « halalisation » de l’équipe de France devient un phénomène concret durant la période Domenech. Le sélectionneur national, en poste de 2004 à 2010, va non seulement ouvrir la porte au religieux en équipe de France, mais il va en quelque sorte l’imposer à tous. En 2008, dans un entretien accordé au mensuel So Foot, Éric Abidal, converti à l’islam, réclamait clairement le halal pour tout le monde. Dans un propos d’une naïveté qui confine à l’ignorance, le défenseur des Bleus déclarait : « Je ne vois pas où est le problème. Nous, on veut, les autres, ça les gêne pas, alors autant que ce soit comme ça pour tout le monde. »
Vikash Dhorasoo, ancien international, racontait, dans l’émission « 100 % foot », sur la chaîne M6, que l’équipe de France devait se rendre au « Jamel Comedy Club ». Une soirée de détente au milieu d’un stage international. Les joueurs devaient dîner sur place et Raymond Domenech avait officiellement demandé au théâtre un buffet 100 % halal pour ses joueurs. Non pas deux buffets, un pour les musulmans et un autre pour les non-musulmans, non, un seul buffet. Un seul choix qui s’impose à tous. L’équipe de France, représentante d’un pays laïque, avançait hors du château de Clairefontaine avec des signes religieux ostentatoires.
Lire la suite de l’article sur bvoltaire.fr