L’alchimie de la transmutation. Consensus et concessions en transition.
J’ai gouté cet exposé comme un esthète qui jouirait d’une œuvre ciselée (bien que j’ai tiqué sur l’énergie propre nucléaire, comme quand on vous fait prendre du plâtre pour du marbre). Derrière la passion, la joie, le retour au réalisme socio-économique et les liens internationaux soutenus, je vois la Chine et le monde faire face inconsciemment à l’en-je futur. A quel je joue t’on ? Il faudra attendre encore 10 ans pour que la Chine s’aperçoive que les mirages occidentaux auxquels elle veut croire n’apportent pas le développement de l’humanité mais aboutissent à un cul de sac de supermarché. Dans ces concessions, les émeutes et grèves populaires en sont des retours de flammes évidents. Après l’idéalisme communiste, la Chine est victime de l’égoïsme, du matérialisme et du mensonge libéral. La transition énergétique est certes technologique mais sans direction intérieure nous ne pourrons trouver de direction extérieure. La consommation, surtout quand elle s’épuise, ne peut répondre à nos besoins de développement.
De quel combustible sommes-nous fait ?
La Chine devra reconsidérer sa position pour se retrouver, réfléchir à ce qui fait qu’une vie a de la valeur. Elle devra se regarder en face au lieu de fuir, forger sa réalisation plus que ses réalisations. Ses dirigeants inflexibles ont une forte volonté, espérons qu’ils anticiperont en conscience ce recentrage, grâce à la sagesse proverbiale de leur civilisation. Cela parait difficile d’y arriver tant aujourd’hui chacun se demande comment vivre en paix, tranquille et heureux, entre amis et en famille. Il est possible que ce choix n’en soit pas un, mais soit imposé par des circonstances comme la destruction des populations suite à des guerres dévastatrices. La force de la nécessité amène souvent à plus de réalisme. Mais ce réalisme peut devenir aveuglement si la nécessité n’est pas remise à sa juste place de materialité. Le bon sens amène à la réflexion, au sens. Comme aurait pu le dire Jovanovic : il n’y a pas que l’argent dans la vie, il y a aussi l’or.

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Interview très intéressante et constructive.
Je vais demander l’asile politique à la Chine (humour, encore que ...)

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Il est vrai que le niveau de corruption morale atteint en Chine est inquiétant et à certains égards dépasse même ce que l’on peut constater chez nous. Toutefois il faut aussi tenir compte du fait que le monde chinois est vaste et scindé en deux : la paysannerie qui compose encore plus de la moitié de la population qui sont des gens simples, et la nouvel bourgeoisie urbaine bien souvent dégénérée.
L’une des choses qui exaspèrent le plus les Occidentaux est cette ligne de démarcation très floue entre faire des affaires et l’escroquerie pure et simple chez les Chinois et ceci en contradiction avec les valeurs confucéennes bien comprises. La raison a cela est que traditionnellement l’escroquerie était dans la société chinoise un moyen de rétablir une certaine équité sociale. Pour prendre un exemple simple si un maraîcher vendait à un pauvre cordonnier une pomme pour le prix d’un centime il essaiera de la vendre 10 fois ce prix à un riche fonctionnaire ou commerçant. Cette habitude de modifier les prix et plus généralement de tenter d’escroquer autrui et notamment le "vénérable étranger" à persisté de nos jours.

Il est aussi vrai que dans l’inconscient collectif chinois le confucianisme est encore présent tout comme pour faire un parallèle les valeurs traditionnelles catholiques persistent toujours dans l’inconscient collectif français.
J’ai été aussi surpris par la grande capacité d’introspection des Chinois. Capacité due au fait que bien que corrompus la persistance des valeurs confucéennes leur permet encore d’identifier le bien du mal.

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