La visite du chef du bureau politique du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine (Hamas), Khaled Mechaal, a retenu l’attention des sphères politiques et médiatiques de la région.
Et cela en raison du rôle que la Turquie envisage de jouer pour établir l’unité entre le Hamas et le Fatah ainsi que la formation d’un gouvernent palestinien avec la participation des cadres de ces groupes.
L’importance de cette question a amené plusieurs autorités turques de haut rang dont le président Abdallah Gül, son premier ministre, Recep Tayyib Erdoghan, le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu ainsi que le chef des services de renseignement turc, à rencontrer Khaled Mechaal, à Ankara.
Ces derniers mois la Turquie s’est largement employé sur le plan diplomatique afin d’accélérer le processus de la réconciliation inter-palestinienne. Du point de vue d’Ankara, l’un des moyens pour parvenir à cet objectif est d’influer économiquement sur les groupes politiques dont le Hamas qui bénéficie d’une place particulière à Gaza.
Récemment, les médias turcs parallèlement à ceux d’Israël comme Haaretz ont suggéré que la Turquie pourrait éventuellement soutenir économiquement le Hamas. Auparavant, lors de sa visite en Turquie, le premier ministre du gouvernement élu palestinien, Ismaël Haniyeh, avait évoqué les difficultés économiques de son Mouvement au gouvernement turc, a écrit Haaretz.
Le quotidien israélien Yediot Aharanot a prétendu que la Turquie a l’intention d’octroyer une aide de 300 millions de dollars au Hamas. Bien qu’Ankara rejette cette prétention, cependant on ne peut pas nier que la Turquie a conjugué tous efforts pour peser de tout son poids sur la politique du Hamas et d’une manière générale sur la Palestine.
Récemment Abdallah Gül n’a pas exclu l’idée d’ouvrir un bureau de représentation du Hamas dans son pays. Ankara semble essayer, en rapprochant le Hamas et le Fatah, d’influencer les relations entre le Hamas et la Syrie.
La Turquie qui a, récemment, opté pour une prise de position plus sévère, essaie d’amoindrir les relations entre le Hamas et la Syrie, surtout que le siège principal du Hamas ainsi que ses dirigeants se trouve à Damas. Des médias turcs ont prétendu que les membres du Hamas avaient quitté le sol syrien et qu’ils allaient annoncer prochainement le nouveau siège de leur bureau politique.
Certaines sources turques n’ont pas exclu l’ouverture d’un bureau de représentation du Hamas dans ce pays. De cette manière le gouvernement d’Ankara en évoquant cette question que la Palestine figure parmi les priorités de la politique étrangère de la Turquie essaie, semble-t-il, de mettre son touche sur l’orientation des évolutions palestiniennes ainsi que le processus de la paix au Moyen-Orient.
Tenant compte de l’attitude d’Ankara vis-à-vis des attaques barbares du régime sioniste contre Gaza, réduisant ses relations avec Tel-Aviv, le gouvernement turc cherche à mettre en exergue son rôle dans les évolutions de la Palestine.
Certains critiques turcs sont d’avis que la Turquie joue un rôle par procuration au Moyen-Orient de la part des Etats-Unis et de l’Occident. Ce qui ne semble pas déplaire à l’Occident, estimant que de cette manière, ils pourraient s’ingérer plus facilement et sans dépenser trop, dans le processus des évolutions au Moyen-Orient, notamment dans la cause palestinienne.