Dans un communiqué où le mensonge le dispute à la suffisance, le Parti socialiste enjoint la Russie de revenir sur sa décision d’interdire son territoire à une poignée d’individus indésirables.
Les histrions qui s’agitent rue de Solférino accusent le Kremlin de ne pas avoir supporté que des personnalités « critiquent la politique russe » et de dénoncer, sans rire, cette initiative qui « n’est pas de nature à aider à un partenariat russo-européen » puis de conclure que « Monsieur Poutine ne peut laisser des banquiers financer l’extrême droite en France et tenter d’intimider des démocrates ».
Le parti dirigé par la sommité Jean-Christophe Cambadélis est particulièrement courroucé à l’idée de voir le falot Bruno Le Roux (photo ci-dessus), président du groupe PS à l’Assemblée nationale, placé sur la « liste noire » du Kremlin. Et ce dernier de verser dans le complotisme le plus délirant, au micro de « sa » radio, France Inter :
« Il y a une hypothèse qui pourrait être que c’est parce que j’ai fait mon travail de président de groupe et de parlementaire français, notamment en voulant enquêter sur les relations entre la Russie et l’extrême droite française et que ça n’aurait peut-être pas plu à M. Poutine. »
M. Le Roux faisant référence à l’initiative du groupe qu’il préside, qui a demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le financement du Front national par des prêts bancaires russes.
Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, est venu au secours de son complice en annonçant que le futur voyage de la grande commission parlementaire France-Russie, groupe permanent commun à l’Assemblée nationale et à la Douma russe et composé de parlementaires des deux assemblées, n’aurait pas lieu si Moscou ne se pliait pas aux injonctions des « terreurs » de Solférino :
« Je demanderai à Bruno Le Roux de venir. Et si les Russes n’acceptent pas, il n’y aura pas de délégation. Que la Russie prenne ses responsabilités. »
Des propos qui n’ont pas fait trembler le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, qui a rappelé (en s’adressant aux médias lors d’une conférence de presse et non pas aux animalcules de la caste des politiciens français) que les mesures prises par son pays étaient « proportionnées et même de moindre mesure par rapport aux sanctions unilatérales de l’UE. Ces sanctions concernent des personnalités qui ont activement soutenu un coup d’État, à la suite duquel les Russes en Ukraine ont subi des persécutions et des discriminations ».
Il semble que l’ivresse du pouvoir et leur caractère intouchable aient durablement plongé les caciques du parti au pouvoir dans un état de délire permanent et qu’ils confondent les joutes verbales de greluchons auxquelles ils se livrent dans l’hémicycle du Palais Bourbon avec le vrai courage politique.