Donald Trump a obtenu une large victoire le 8 novembre dernier, face à Hillary Clinton, en gagnant par 306 Grands électeurs contre 232. En nombre absolu, il obtient toutefois un peu moins de voix que son adversaire. Une des raisons de la défaite d’Hillary Clinton s’explique par la plus faible mobilisation de l’électorat noir en sa faveur.
Des personnalités charismatiques comme celles de Louis Farrakhan, dirigeant de l’organisation politique et religieuse appelée Nation of Islam depuis 1981, ont certainement eu un impact, même marginal, sur le vote des électeurs noirs. Il y a quelques mois, il avait qualifié Hillary Clinton de femme diabolique, lui reprochant notamment d’avoir orchestré l’assassinat de son « frère » Mouammar Kadhafi et d’avoir œuvré à la destruction de la Libye.
Soucieux de passer le témoin à Hillary Clinton, au terme de 8 ans de présidence, Barack Obama s’était engagé de manière particulièrement intense dans la campagne. De son côté, Louis Farrakhan ne s’est pas contenté d’égratigner Hillary Clinton. Il a également attaqué sans concession le bilan d’Obama, peu de temps avant le scrutin. Voici la vidéo de cette performance avec la traduction en français :
Répondez-moi ! Qu’avez-vous obtenu ? Vous avez obtenu un président qui est soucieux de l’héritage qu’il a laissé. (s’adressant à son auditoire)
Vous souhaitez qu’Hillary gagne pour protéger votre héritage parce que Trump a dit qu’à la minute où il entrait en fonction, il allait remettre en cause votre loi sur les soins abordables, parce que c’est la signature de votre accomplissement. (S’adressant à Obama).
Obama dit : « Pour vous montrer à quel point l’ennemi est rempli de haine, regardez à quel point il hait ce que vous avez accompli, il va tout casser quand il prendra les rênes du pouvoir ». Obama ne veut donc pas que son héritage soit détruit.
Monsieur le Président, laissez cet homme faire ce qu’il a envie. Parce qu’il ne détruit pas votre héritage. Si votre héritage consiste uniquement à être lié à votre loi sur les soins abordables qui touche uniquement quelques millions de personnes, ça ne fait pas partie de votre héritage.
Mais j’aimerais vous dire quelque chose, Monsieur le Président. Nous venons tous les deux de la ville de Chicago. Je me rends dans la rue, je vais à la rencontre des gens, j’ai visité les pires quartiers. J’ai engagé le dialogue avec des membres des gangs. Ils me disaient : « Vous savez Farrakhan, le Président n’est jamais venu ici, pourriez-vous lui dire de venir et de s’occuper de nous » ?