En réunion hier à Boulogne-Billancourt, Nicolas Sarkozy a créé un mini-scandale en évoquant les origines de ses anciennes ministres Rachida Dati et Rama Yade.
Trois jours avant une élection majeure, un candidat peut rêver d’une meilleure publicité. Alors que le prochain président de l’UMP sera élu samedi 29 novembre, Nicolas Sarkozy s’est distingué hier mardi lors d’une discussion publique avec des militants à Boulogne-Billancourt, en évoquant les origines de Rachida Dati, idoines selon lui pour "parler de "politique pénale", et de la couleur de Rama Yade qui "se voit".
Interrogé en toute fin de rencontre par une membre du public sur ses projets sur "la parité et la diversité", Nicolas Sarkozy a tenté de "s’expliquer (…) car je sais que vous me le reprochez" sur "ce [qu’il] appelle l’ouverture". "Je veux continuer à promouvoir des femmes et des hommes issus de la diversité", a affirmé l’ex-Président, afin que l’UMP "ressemble à la France et non pas à une partie de la France". La "couleur" de Rama Yade ? "Mais cela se voit !"
S’expliquant sur sa volonté de ne pas uniquement nommer des femmes au ministère de "la Famille ou des Affaires sociales", Sarkozy explique : "j’avais voulu Rachida Dati comme garde des Sceaux, parce que je m’étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens". Avant d’ajouter quelques secondes plus tard : "Rama [Yade] me disait : « Arrêtez de parler de ma couleur ! » Mais je n’en parle pas, cela se voit !".
Timides rires et applaudissements dans la salle... mais véritable bronca sur les réseaux sociaux. Quelques minutes à peine après la publication de la vidéo de la rencontre sur le site de Nicolas Sarkozy, des centaines de messages pointant "le racisme" de ces phrases, rappelant parfois le retour de la France à son esprit colonialiste.