Le comité Nobel norvégien a décerné son prix à l’Union Européenne « pour avoir contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe ».
Cette décision n’est pas dénuée de cynisme quand on sait que le peuple norvégien a refusé, par deux referendums, de rejoindre la dite Union Européenne. Surtout, cette décision est tellement en décalage avec la réalité qu’on pourrait croire à une plaisanterie.
Ce prix vient une fois encore consacrer une fracture définitive entre quelques élites européistes qui n’ont de cesse de s’auto-congratuler et des peuples qui constatent que l’Union Européenne n’a plus rien à voir avec le rêve européen.
En effet, tous les prix du monde et les déclarations lénifiantes n’y pourront rien, l’Union Européenne, qui n’a que 20 ans et non pas 60 comme le proclame le comité Nobel, n’est plus l’Europe de la Paix qu’avait consacrée Adenauer et de Gaulle, Kohl et Mitterrand.
L’Europe de la paix, celle du traité de Rome, celle des peuples libres, fraternels et prospères fut un succès dont tous les Européens ont célébré les bienfaits. Personne ne songe ni à la contester, ni à la remettre en cause.
Mais cette Europe de la paix n’est pas celle de l’Union européenne. En vingt années, l’Europe fédéraliste et technocratique n’a connu que des échecs.
L’Union européenne, c’est les usines comme Florange ou Technicolor qui ferment. L’Union européenne, c’est le chômage de masse. L’Union européenne, c’est une immigration incontrôlée. L’Union européenne, ce sont les peuples espagnols et grecs dans la rue. L’Union européenne, c’est le pont d’or fait aux banques et aux marchés financiers. L’Union européenne, c’est la fin des démocraties.
En imposant à travers tout le continent des politiques autoritaires, décidées par des technocrates non élus, l’Union Européenne a recréé des tensions et réouvert les plaies que l’Europe de la paix avait refermées.
Quand Angela Merkel est accueillie avec des croix gammées à Athènes par un peuple grec accablé par des mesures illégitimes et criminelles, peut-on penser que la paix, le progrès et la fraternité progressent en Europe ?
L’Union Européenne détruit l’Europe de la paix. Les apparatchiks à Bruxelles asservissent les peuples que les pères du traité de Rome avaient réconciliés.
Ce prix est en fait décerné à titre posthume. Puisse cet hommage à cette admirable défunte nous rappeler que l’Europe peut être encore un rêve, et non ce cauchemar que vivent les peuples.
Nicolas Dupont-Aignan Député de l’Essonne Président de Debout la République