Les symptômes d’une crise des nerfs sont déjà visibles dans chacun des 28 pays de l’UE à moins d’un mois des élections au Parlement européen.
Il s’agit en l’occurrence de symptômes classiques comme « névrose d’angoisse » et « peur morbide ». Et voici la grande phobie politique qui hante l’UE : les partis radicaux de droite et de gauche, de combien progresseront-ils dans le Babylone parlementaire européen ? Les experts ne doutent pas qu’ils auront plus de sièges après le scrutin des 22-25 mai. La question est de savoir si ce sera une catastrophe pour les partis traditionnels et s’ils en seront quittes pour une panique de courte durée.
Le Parlement européen élu cette année aura pour la première fois la prérogative d’élire un président de la Commission Européenne recommandé par l’UE. C’est le poste de premier ministre de l’UE, actuellement occupé par le Portugais Manuel Barroso. Si les partis radicaux de gauche et de droite parviennent à rafler 30% des sièges, ils pourront contrôler l’équilibre des voix au moment de tous les votes importants.
Les partis conservateurs, centristes de droite et même socialistes au pouvoir en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, ne ménagent aucun effort pour brandir devant les électeurs l’épouvantail de la xénophobie, du racisme, du néonazisme, de l’antihumanisme, de l’antidémocratisme et de tous les « anti » propres aux partis de droite.
Mais il y a aussi ceux qui affirment qu’il s’agit non pas d’une poussée des partis de droite mais du recul des politiques européens, des failles dans la politique de l’UE, de sa direction médiocre exercée par le président de la CE Manuel Barroso et le président de l’UE Herman van Rompuy.
« Je ne dirais pas que les élections seront balayées par « un tsunami radical » d’euroscepticisme, estime l’Autrichien Hannes Svoboda, leader de l’Alliance des libéraux et des démocrates au Parlement européen. Les centristes auront la majorité mais les partis radicaux progresseront aussi. »
« Ce sera, certes, un coup rude porté à l’Europe et à son image dans le monde. Les gens pourraient croire que l’Europe est envahie par des extrémistes de gauche et de droite ce qui est loin d’être le cas. Au lieu de lutter contre ces partis, nous devons convaincre les électeurs de la justesse de nos programmes électoraux. Nous avons besoin d’une campagne électorale positive et non pas négative. »
Comme il arrive toujours en cas de troubles psychiques légers, la lutte contre les adversaires politiques prend des formes tourmentées et même paranoïaques. C’est ainsi que le président russe Vladimir Poutine commence à être brandi pour faire peur aux électeurs (heureusement que les enfants soient encore épargnés).
Le Britannique lord Tebbit qui, soit dit à propos, dirigeait les conservateurs au temps de Margaret Thatcher, estime qu’il s’agit d’inepties pures et simples. Cela me fait penser à un patron de boutique stupide qui perd ses clients. « Si j’avais une épicerie,a dit Tebbit, et si je découvrais un jour que mes clients préfèrent faire leurs achats dans une boutique à côté, j’irais voir ce que mon voisin vendait de si attrayant au lieu de les insulter publiquement ».
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