Des personnalités publiques russes ont annoncé la candidature du président Vladimir Poutine au prix Nobel de la Paix, lors d’une conférence de presse à Moscou.
Leur argument principal ? Les efforts du chef de l’Etat pour régler le conflit syrien, écrit le mercredi 2 octobre le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
"L’Académie internationale de l’unité spirituelle et de coopération entre les peuples du monde n’a pas avancé la candidature du président russe par hasard. Nous sommes bien conscients du rôle pacificateur qu’il a joué dans de nombreuses régions difficiles du pays", a déclaré le président de l’académie Gueorgui Trapeznikov. Son vice-président Beslan Kobakhia a également noté le rôle central de Poutine dans le règlement de la crise syrienne.
La candidature du président est également soutenue par le député Iossif Kobzon. Selon lui, Poutine mérite ce prix bien plus que le président américain Barack Obama. "Obama a initié ou approuvé les agressions des USA contre l’Irak et l’Afghanistan, il se préparait à envahir la Syrie alors qu’il est lauréat du prix Nobel de la paix. Le président russe, qui cherche à stopper l’effusion de sang et à régler le conflit grâce au dialogue politique mérite bien plus ce prix d’après moi", affirme le député.
Cette proposition est également soutenue par la communauté internationale, aussi bien par des politiciens à titre individuel - dont des parlementaires européens - que des pays entiers, parmi lesquels se démarque la Syrie reconnaissante pour le rôle de la Russie dans sa destinée.
Les initiateurs de la candidature du président russe ont affirmé qu’ils n’avaient pas consulté Poutine avant de prendre cette initiative. Beslan Kobakhia a confirmé qu’elle n’avait pas été discutée avec l’administration présidentielle. Kobzon pense que la presse russe pourrait aider à porter cette idée jusqu’au Comité Nobel afin de reconnaître le droit de Poutine à être lauréat de ce prix prestigieux.
A l’heure actuelle, le Comité Nobel a confirmé la réception d’une requête à ce sujet.
Selon les personnalités publiques qui se sont exprimées, l’attribution à Poutine du prix de la paix permettrait de "redonner de la crédibilité à cette récompense ébranlée par son octroi à l’avance et non par mérite". Beslan Kobakhia a précisé que toutes les formalités avaient été respectées pour la candidature de Poutine.
Par ailleurs, les personnalités publiques ne comptent pas voir leur initiative mise en rapport avec l’ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, lauréat du prix Nobel, qui est en droit d’initier et de soutenir la présentation de quelqu’un pour ce prix. "Il est absolument inutile d’évoquer avec lui cet événement car sa position est radicalement différente de la nôtre", a expliqué Taras Chamba, premier vice-président de l’Académie internationale de l’unité spirituelle et de coopération entre les peuples du monde.
Toutefois Poutine ne pourrait, s’il était lauréat, recevoir son prix que l’an prochain car le dépôt des requêtes est terminé pour cette année : la candidature du président doit être avancée avant le 1er février de l’année d’attribution du prix.
Parmi les lauréats russes du prix Nobel de la paix on retrouve Andreï Sakharov (1975) et Mikhaïl Gorbatchev (1990).
Si sa candidature était retenue et récompensée, Poutine pourrait devenir le troisième Russe à recevoir ce prix.