Donc quelque part, la pensée est en-deça de l’amour, ou au mieux elle y amène par liens causals et déduit que l’amour est bien le but de la sagesse humaine.
Est-ce que la pensée, purement masculine, peut se passer de l’avis de l’autre moitié de l’humanité ?
Est-ce que cette autre moitié, féminine, n’est pas justement là pour empêcher l’homme de trop penser...
Dans sa brochure, Camille dit bien qu’au départ, les chrétiens primitifs ne font que donner, sans retour, avec tout leur coeur... mais cet équilibre très fragile est viable tant que tout le monde joue le jeu. Mais ça eût existé, à petite échelle, puis balayé quand l’Église s’imposa.
Est-ce que l’hyper-complexité de nos sociétés - et même leur surpopulation - n’est pas le résultat d’avoir trop pensé (j’englobe raison et mathématique), et de pas assez de considération les uns les autres ?
Avons-nous compris ce que le Christ entendait par amour, mot aujourd’hui péjorativement romantique - mais est-ce que le romantisme n’est pas une sincère nostalgie de Dieu sans pouvoir trouver de réponse, car ce n’est pas tant la "nostalgie" de l’Eden la question, mais comment y retourner...
Se serait-on trompé de voie en somme, depuis trop longtemps, en optant pour une approche trop matérielle de la vie, ce qui nous conduisait inéluctablement à la séparation, en plus de celle physique et terrestre, spirituelle entre nous et les cieux.
Effectivement aujourd’hui les cathos vont à l’église plus par culture et tradition, que pour y partager un véritable ressenti par l’expérience de la réalité du Christ, de Dieu, du Ciel.
On ira pas jusqu’à dire qu’il ne reste que les murs mais...
La question est comment rénover l’humanité, la qualité humaine, réveiller la vitalité l’enthousiasme et la beauté, alors que tout a été pensé, tout a été créé, tout a été dit et redit. Il y a un truc qu’on n’a pas compris, un truc qui manque ou qui est en trop, un truc qu’on a mis de côté par orgueil, qui n’est pas "Dieu" mais le moyen de garder le contact...
L’enjeu est plutôt d’aller vers Eden que vers Sion. Mais ce n’est pas un retour en arrière "romantique", puisque dans l’expérience vécue de l’amour, dans l’immanence de l’être, il n’y a pas de nostalgie, pas de passé, mais pas de futur non plus - et donc pas d’histoire, support ô combien inépuisable à la pensée !
Il faudrait pouvoir vivre d’amour et d’eau fraîche quoi... Voilà mon programme électoral.
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