Les tarifs de la prostitution ont fortement baissé dans le monde entier. C’est la conclusion d’une étude du magazine The Economist qui a analysé 190 000 profils en ligne de travailleuses du sexe dans plus de 80 villes dans 12 pays. Elle a constaté que le prix d’une escort-girl était d’environ 340 dollars de l’heure à la moitié de la décennie passée et que ce tarif est tombé à 260 dollars l’an passé.
Selon le magazine, ce phénomène est imputable à la crise financière, mais aussi à l’impact d’Internet qui a fait en sorte que le marché est devenu plus transparent et qui a également rendu superflu le rôle d’intermédiaires tels que les proxénètes et les agences d’escorts.
La crise financière a aussi eu une influence importante sur la prostitution, souligne The Economist. Dans des villes comme Cleveland, dans l’État américain de l’Ohio, où on constatait au début de cette décennie un taux de chômage de 12,5%, les tarifs se sont complètement effondrés. Des endroits qui ont échappé aux pires effets de la crise économique comme Londres, ont connu la même évolution.
La migration a également joué un rôle. De riches métropoles comme Londres attirent d’importants groupes de migrants. Ces personnes vivent généralement dans une grande misère et pour elles la prostitution est souvent la seule échappatoire. L’arrivée de nouvelles prostituées exerce aussi une pression sur les tarifs.
En Norvège, des prostituées locales ont tenté de mettre en place un tarif déterminé, mais compte tenu du nombre accru de prostituées chez les migrants, il est beaucoup plus difficile de maintenir des contrôles sur les prix non officiels.
D’autre part, l’offre croissante de sexe en ligne - où il est plus facile de travailler dans l’anonymat - a peut-être aussi mené à une forte augmentation de la prostitution locale.
Cependant, certains changements sociaux ont dû provoquer une baisse de la demande. Les rencontres sexuelles éphémères sont beaucoup plus fréquentes qu’elles ne l’étaient par le passé, d’autant que les relations sexuelles hors mariage sont bien mieux acceptées. D’un autre côté, il est devenu plus facile de divorcer. De ce fait, il y a moins de célibataires frustrés et d’hommes mariés qui ont recours aux services des prostituées.
The Economist affirme que beaucoup de prostituées gagnent moins que par le passé, mais le magazine ajoute que leurs revenus ont moins fortement baissé que leurs tarifs ne pourraient le laisser penser : « La publicité d’ordre sexuelle et la vente de sexe se produisent en effet plus souvent en ligne si bien qu’il faut payer moins d’intermédiaires comme les proxénètes, les agences d’escorts ou les maisons closes », écrit-il.