Hassan Nasrallah est intervenu par vidéoconférence à l’école al-Mahdi à Hadath, près de Beyrouth, dans un contexte difficile pour les musulmans, après la tuerie à Charlie Hebdo et les prises d’otage à Paris et en Seine-et-Marne :
« En ce moment, il est plus que jamais nécessaire de parler du prophète en raison du comportement de certains groupes terroristes qui se revendiquent de l’islam. À travers leurs actes immondes, violents et inhumains, ces groupes ont porté atteinte au prophète et aux musulmans plus que ne l’ont fait leurs ennemis (...), plus que les livres, les films et les caricatures ayant injurié le prophète. Ce sont les pires actes ayant nui au prophète dans l’histoire. La lutte contre les groupes takfiristes se fait désormais pour défendre l’Islam et c’est une responsabilité que l’on doit tous assumer. Ces groupes ont porté préjudice à Dieu et à la nation musulmane (...). Lorsque les têtes sont coupées, des personnes éventrées et massacrées, que des gens sont tués au Yémen car ils commémorent la naissance du prophète, comment ces groupes peuvent-ils se revendiquer de l’islam ? »
Le chef du Hezbollah chiite libanais n’a pas précisément cité les événements français, mais a fait allusion au soutien de Paris aux rebelles syriens :
« Après les atrocités commises par les jihadistes en Syrie, en Irak, au Liban, au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen, ce fléau a atteint aujourd’hui les États qui ont exporté [ces extrémistes] vers nos pays. »
M. Nasrallah a évoqué le dialogue interreligieux au Liban :
« Certains ne supportent pas que chrétiens et musulmans discutent ensemble, d’autres veulent une guerre islamo-chrétienne et les groupes takfiristes les encouragent. Toutefois, tous les peuples de la région ont intérêt à se rencontrer et à s’entendre de façon pacifique. Et c’est ce que nous avons fait. Nous n’avons pas dit que ce dialogue va résoudre les questions stratégiques alors que le Liban se trouve dans une région assez tourmentée. »