Le général Wojciech Jaruzelski, ancien dirigeant de la Pologne communiste, est décédé dimanche à l’âge de 90 ans.
Originaire de l’est de la Pologne d’une famille de la petite noblesse, il est déporté avec sa famille en Sibérie en 1939, après l’annexion du pays par le IIIeme Reich et l’Union soviétique.
Bien que son père soit mort au Goulag, il s’enrôle dans l’armée rouge polonaise, mise en place par l’URSS sur son territoire, et en gravit peu à peu tous les échelons, en parallèle avec son ascension au sein du Parti communiste polonais.
L’après-guerre le verra responsable du département politique des forces armées puis ministre de la Défense pendant 15 ans. Il devient chef du parti communiste et du gouvernement en 1980.
Il instaure la loi martiale le 13 décembre 1981 afin de rétablir l’ordre face à la menace du syndicat Solidarnosc (Solidarité), dirigé par Lech Walesa, en affirmant vouloir éviter l’intervention des troupes de Moscou. De nombreux militants syndicaux sont envoyés en prison et leur mouvement déclaré illégal.
En 1983, la loi martiale est levée et à Moscou, Mikhaïl Gorbatchev prend la tête de l’URSS, annonçant la fin de la sphère communiste quelques années plus tard. En 1989, le général Jaruzelski décide de négocier avec Lech Walesa et d’assurer au pays une transition pacifique vers un régime plus démocratique en organisant des élections législatives, qui marquent la fin du pouvoir communiste en Pologne.
Le Parti ouvrier unifié polonais, qui dirigeait le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est dissout en 1990. Jaruzelski quitte la vie politique, son adversaire Lech Walesa est élu président.
Il déclarera en 2005 :
« C’est peut-être paradoxal dans ma bouche, mais je suis très content de voir la Pologne dans l’OTAN, qui est le garant de notre sécurité, et dans l’Union européenne qui est une énorme chance de développement. »